Ce chapiteau de pilastre provient du château de Bonnivet. Il ornait sans doute l'escalier monumental, soit sur une façade extérieure, soit sur un palier.
Une fleur en haut-relief, cassée, se détache sur le tailloir ; les angles sont formés par des volutes descendantes en cornes de bélier, réunies par un lien ; celle de gauche est brisée et manquante. En contraste avec ces éléments en fort relief, la corbeille est décorée de motifs symétriques en bas-relief :fleuron central, cornes d'abondance, feuilles d'acanthe aux extémités.
Comme les autres chapiteaux du même type, et bien que mutilé, il révèle l'extraordinaire qualité du décor sculpté de l'édifice, et son importance dans l'invention d'un répertoire ornemental renaissant en France : si son vocabulaire est emprunté à l'Italie et aux sources antiques, il adopte un schéma typiquement français, qui hypertrophie les cornes et fleur du tailloir. L'exécution un peu lourde des détails est celle d'un suiveur, copiant le meilleur sans toutefois parvenir à la qualité ornementale du chapiteau inventorié sous le numéro 2007.0.1.017 (Guillaume J 2006, cat. 7.01).
Comme trois autres chapiteaux, celui-ci fut offert à la S.A.O. par le comte de Lastic-Saint-Jal en 1886.
Les archives photographiques de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (Fort de Saint-Cyr) conservent deux photographies sur lesquelles apparaît ce chapiteau. L'une (52L00043) provient de la collection de Paul Vitry (conservateur en chef des sculptures du musée du Louvre) ; elle montre ce fragment exposé avec deux autres éléments provenant du château (intrados d'arc inventorié 2008.0.2.024, Guillaume J 2006, cat. 3.01 ; et tête casquée inventoriée 2008.0.2.062, Guillaume J 2006, cat. 7.51), ainsi qu'avec le médaillon surnommé à tort "Christ de Bonnivet" (inv. 2008.0.2.071). L'autre est un cliché de Durand (MH0067681) : ce chapiteau est posé sur le chapiteau entier (inv. 2007.0.1.017). Les deux photographies ont dû être prises au musée lapidaire à la fin du XIXe siècle. Toutefois leurs compositions différentes témoignent de deux états distincts de présentation des fragments sculptés du château.
Restauré en 2004, ce chapiteau a figuré dans l'exposition consacrée au château de Bonnivet, au musée Sainte-Croix, en 2006.