Lieu de création - d'exécution
Châtellerault (Vienne, ville)
Précisions sur la genèse
Une monnaie de nécessité est un moyen de paiement, émis par un organisme public ou privé et qui, temporairement, remplace, dans un but utilitaire, le numéraire émis par l'État qui s'est raréfié. On la trouve à toutes les époques, sous diverses appellations : monnaies de siège, monnaies de confiance sous la Révolution Française, bons et jetons.
La période de 1914 à 1926 en France constitue l'âge d'or de la monnaie de nécessité. La première guerre mondiale ayant complètement désorganisé l'économie, le système du franc germinal basé sur une correspondance de la valeur de la monnaie à des réserves en métal (or et argent) s'étant effondré, toutes les pièces en argent (50 centimes, 1 franc, 2 francs) se trouvèrent avoir une valeur faciale inférieure à leur poids d'argent et furent systématiquement thésaurisées par les particuliers. L'État arrêta leur frappe. Mais le réflexe de thésaurisation induit par la guerre gagna aussi les petites monnaies en centimes malgré des émissions de 5, 10 et 25 centimes pour plus de 10 millions de francs entre à partir de 1917.
Afin de permettre les échanges quotidiens, l'État toléra l'utilisation d'une monnaie locale, émise par les Chambres de commerce, les municipalités et certains commerçants particuliers avec la garantie d'un versement correspondant à la Banque de France. Ces monnaies prirent des formes diverses, les premières en carton, mais rapidement, la frappe de jeton se répandit à condition qu'ils portent la mention " Bon Pour " afin de les distinguer de la monnaie officielle. Frappés habituellement en aluminium, mais aussi en laiton, ou en zinc, ces jetons avaient des formes variées, rondes, carrées, octogonales et des valeurs de 5c, 10c, 20c, 25c, ou 50c, plus rarement 1 franc ou 2 francs. Plus de 12 000 types différents ont été répertoriés.
Le 16 août 1914, le ministère des finances toléra la frappe de petites monnaies pour pallier au manque de numéraire de cette époque, et satisfaire les besoins. Peu après le gouvernement autorisa les Chambres de Commerce, les villes, les communes, les associations de commerçants et même certains privée comme les bars, restaurants à émettre des jetons-monnaies ayant la mention "bon pour" ceci afin ne pas susciter de confusion avec les monnaies émises officiellement par l'Etat Français. Ces monnaies ont fait partie de la vie quotidienne des Français comme de vraies monnaies. La loi du 29 avril 1921 les protégea même contre le faux monnayage. Ils en existent des milliers, de toutes formes et de tous métaux.
En 1922, deux monnaies de nécessité en aluminium ont été émises par l'Union commerciale et industrielle et gravée par Thevenon : une de 5 cts et une 10 cts.