Dans ce monde imaginaire marqué par la verticalité des éléments naturels, du végétal, du minéral, de l'architecture et par l'horizontalité des sols différemment colorés, du milieu aquatique, des berges, des embarcations, l'homme est étrangement absent. Jacques Lacarrière propose une lecture très poétique de cette toile. Falaise, peint en 1969, appartient encore à ce qu'on peut nommer le genre figuratif. Mais prenons garde à ce mot de figuration. Ici, elle est déjà libre et l'on sent bien que si le peintre a pu s'inspirer d'un modèle préexistant le paysage proposé est entièrement recomposé. L'alignement méticuleux des arbres du premier plan,celui des champs au dernier plan, la texture même des couleurs qui tend à confondre, en une fraternelle connivence, le végétal et le minéral, la substance de l'arbre et celle des rochers, tout cela trahit bien l'osmose encore timide mais déjà présente entre les différents éléments. Rangés, ordonnés, alignés, séparés comme le damier d'un paysage entretenu par d'invisibles jardiniers, ces éléments sont aisément reconnaissables : l'eau, les végétaux, les minéraux occupant leur domaine respectif au sein d'une composition où pas un seul centimètre n'est laissé en friche, où il serait vain de chercher la moindre jachère picturale. Qu'est ce qu'une falaise naturelle si ce n'est l'interruption brutale d'un terrain, la cassure franche séparant deux espaces et deux mondes ? Cassure pacifique semble t'il, sans tragédie ni démesure. Nul être humain ne s'est jeté du haut de cette falaise, nul n'a été contraint de le faire. Nus sommes devant un paysage recomposé mais aussi reposé, un décor pour jardiniers sereins, pour heures bucoliques. Si l'homme est absent de la toile, il en est pourtant l'habitant principal, le fantôme fondateur dont l'ombre est partout présente, en chaque arbre taillé, en chaque sillon tracé. Falaise est l'expression d'un paysage en ordre, où chaque chose est bien à sa place. Mais on y sent déjà vibrer ce besoin de symbiose qui parcourt tout l'oeuvre de Caillaud et qui va, dans les années suivantes, créer un nouvel ordre au cour des paysages.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Aristide caillaud|69 (b.g)|Aristide Caillaud|1969 (au verso)
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