L'an 732, Charles Martel secourant la chrétienté (titre factice)
- 985.3.1
Puvis de Chavannes Pierre
Ce dessin est probablement une reprise autographe de la composition exécutée par l'artiste pour l'escalier d'honneur de l'Hôtel de Ville de Poitiers entre 1870 et 1874, "L'an 732, Charles Martel secourant la chrétienté par sa victoire sur les Sarrasins près de Poitiers".
Le nouvel Hôtel de Ville de Poitiers fut édifié entre 1868 et 1885, sur les plans de l'architecte Gaëtan Guérinot. Quatre membres de la Société des Antiquaires de l'Ouest, MM. Brouillet, Ménard, Lecointre et de Longuemar, rédigèrent après 1867 des notes pour un projet de décor de l'édifice empruntant largement à l'histoire de la cité. Pierre Puvis de Chavannes, déjà réputé pour ses réalisations au musée de Picardie à Amiens (1861 - 1865) et au palais de Longchamp à Marseille (1867 - 1869), fut le premier artiste contacté pour exécuter une partie de ce vaste programme : le décor des deux panneaux monumentaux de l'escalier d'honneur lui fut commandé le 23 juillet 1870, pour la somme de 12 000 francs. Il avait pour habitude de définir lui-même ses sujets. Toutefois, il semble qu'il y ait eu une entente parfaite entre ses commanditaires et lui-même quant au programme.
Puvis de Chavannes acheva d'abord le "Charles Martel", qu'il présenta au Salon de 1874. La critique lui réserva un excellent accueil.
L'artiste a choisi de montrer un moment immédiatement postérieur à la bataille, insistant ainsi sur la dimension politique de la victoire de Charles Martel face aux Musulmans et affirmée devant le pouvoir spirituel : Charles Martel, debout sur son cheval et entouré de ses compagnons, fait face à l'évêque de Poitiers, debout sur la gauche. Un groupe de vaincus occupe le premier plan à droite. Le fond de paysage est animé par la grande bannière des vainqueurs qui flotte au-dessus des cavaliers.
La seconde composition, "Retirée au couvent de Sainte-Croix, Radegonde donne asile aux poètes et protège les lettres contre la barbarie du temps, VIIe siècle", relève, comme le "Charles Martel", d'une forte volonté des édiles locaux de valoriser des épisodes fondateurs de l'histoire régionale, les deux toiles formant un ensemble en contrepoint : "Charles Martel" appartient à une approche virile d'un fait de guerre sur fond paysagé, "Radegonde" s'inscrit dans une évocation plus féminine des bienfaits de la paix dans un cadre architecturé.
Dans cette reprise autographe, les hachures vigoureuses posées sur les figures comme sur les éléments structurants de l'arrière-plan - église, ville, arbres - les font ressortir par contraste sur le sol aride, plus clair, permettant une transcription lisible de la composition finale. D'infimes détails, cependant, dénotent une copie libre de l'original peint : la disposition des figures varie légèrement, rapprochant ici le cheval de Charles Martel de l'ecclésiastique les bras levés, masquant l'avant-bras du porte-étendard derrière l'encolure de sa monture, resserrant les lances des soldats... La silhouette de l'église, sur le dessin, n'a qu'un seul niveau d'élévation, percé d'une baie double, en place d'un bas-côté percé d'un baie à meneaux et d'une baie simple. L'accumulation de ces détails amène ainsi à douter qu'il s'agisse d'une reprise exécutée de visu.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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