Plat ovale orné d'une scène représentant Diane et Callisto.
Façonné dans une argile fine crème, ce petit plat de forme ovale, présente sur sa face interne, un décor moulé couvrant la totalité du fond. On y voit une scène galante de deux femmes enlacées. Le marli (rebord), légèrement évasé, séparé du fond par un léger bourrelet, est plat et lisse. Ce plat est supporté par un petit pied creux.
Une glaçure plombifère fluide, polychrome et brillante recouvre la totalité de l’objet. Elle habille le marli d’un décor gaufré à dominante bleutée cerné de brun et de vert. Ces mêmes couleurs forment les dominantes de la scène historiée. L’application des rehauts d’oxydes métalliques est néanmoins maladroit avec de nombreux débordements des teintes.
Le revers quand à lui présente le même décor sur toute sa surface, pied compris.
Les glaçures polychromes alternant le vert, le marron et le jaune lui donnent un aspect marbré imitant en cela les pièces de vaisselle qui étaient réalisées en jaspe.
Cette faïence n’a pas d’usage alimentaire, elle appartient à une vaisselle d’apparat destinée à être vue dont la production se développe à la Renaissance. Elle rivalise avec les productions italiennes, les majoliques italiennes à istoriato du XVIe siècle, qui avaient lancé les premières le goût pour ces « objets tableaux ». En France, à partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les potiers parmi lesquels figure Bernard Palissy élaborent des faïences historiées moulées qui sont le résultat de recherches innovantes. Il s’agit de tableaux en relief dont le mode de fabrication par moulage permet, à l’aide de matrice, la réalisation en série.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ce plat, par son décor et son inspiration, est attribué traditionnellement à Bernard Palissy (1510-1590). En réalité, il s’agit probablement d’une œuvre à placer dans l’héritage du célèbre naturaliste et céramiste protestant du XVIe siècle. Des « émailleurs sur terre » ont produit dans plusieurs centres : à Paris, à Versailles, à Rouen et dans la Saintonge. Au début du XVIIe siècle, les ateliers de Fontainebleau (ateliers d’Avon), du Beauvaisis et de Normandie (pays du Pré d’Auge, célèbre village de potiers près de Lisieux) sont encore actifs pendant la durée du règne de Louis XIII.
Seules des analyses poussées de la terre et des glaçures permettraient de comparer le plat aux œuvres des différents centres de productions pour affiner son origine.
Ces faïences à décor moulé ont connu un vif succès et beaucoup de musées en possèdent.
Les modèles présentent des sujets allégoriques ou mythologiques, bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament mais aussi des sujets profanes comme la famille d’Henri IV ou des natures mortes aux nombreux moulages de reptiles, de crustacés (les rustiques figulines). Diffusée grâce à la gravure dans tous les arts décoratifs, les compositions ont été copiées, déclinées mais aussi interprétées et réadaptées par des modeleurs pour les versions en terre cuite.
Il était d’usage de rapprocher ces œuvres de l’époque de la Renaissance, mais toutes n’appartiennent pas à la période d’activité de Palissy, de ses fils et de ses proches collaborateurs, leur production s’est étendue jusqu’au XVIIe siècle avant de ressurgir au XIXe siècle. L’art de Bernard Palissy fut redécouvert, imité et admiré à partir des années 1850 et partagé par nombre de céramistes
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