D'une exécution soignée, les montants et les bras de la croix sont montés sur une même âme de bois, les chants rabattus et soudés sur les arêtes des deux faces, soulignés par des perles estampées. Sur les deux faces courent des rinceaux interrompus vers le bas par des instruments de la Passion figurés sous le Christ (échelle et colonne), le tout sur fond amati. À l'extrémité du bras droit, près du Christ est figuré un soleil à face humaine. Un quartier de lune lui fait pendant sur l'autre face. Les chants sont ciselés de grosses olives. À chaque extrémité des têtes d'angelots, moulées, entourées de plumes courbes formant un décor d'ajours, sont fixées par soudure. La base de la croix est soulignée sur les deux faces par une tête d'angelot en applique. Le Christ, en fonte creuse, est d'une vérité anatomique digne d'un bon sculpteur, son visage, très expressif est repris en gravure comme le perizonium, ciselé. Le titulus, découpé et moulé, appartient au modèle le plus répandu à cette époque avec têtes d'anges et cartouche inscrit rectangulaire. Le noeud présente la particularité d'être orné de quatre têtes d'angelots, au lieu de trois, alternant avec des chutes de fruits et surmontées d'une perle. La collerette dont la gorge est ornée de quatre motifs ajourés, soudés est rabattue vers le bas et porte des oves en fort relief. Clouée au revers, une Vierge à l'Enfant, moulée en faible relief, couronnée, debout sur le croissant de lune, retient un pli de son manteau. La hampe est entièrement recouverte d'une mince tôle d'argent, composée d'éléments séparés par une bague ornée d'une spire et ornés au repoussé de fleurs de lis dans un réseau réticulé et losangique.