Bien que d'une expression d'ensemble renfrognée, cette sculpture présente une grande expressivité. La poitrine à peine ébauchée est présente, ce qui pourrait la rapprocher d'une déesse-tête en admettant que le pilier ait été enterré.
"Sur un pilier non travaillé, qu'Émile Espérandieu caractérise de "pierre caverneuse", est figuré en ronde-bosse le buste d'une divinité indigène. Nous distinguons la tête, le cou et l'amorce des épaules. Le visage est fruste, les traits grossiers. Les yeux exorbités et lisses sont mal délimités. La bouche aux lèvres pincées semble indiquer une moue disgracieuse, que soulignent deux rides marquées, en quart de cercle, rejoignent la base d'un gros nez au menton. La chevelure épaisse est à peine indiquée, mais relève cependant d'un certain goût, comme l'ensemble de la figure, d'ailleurs. Espérandieu croît voir la tête d'une femme, nous pensons plutôt à un dieu. La longue chevelure n'est pas un critère féminin exclusif, le dieu-fleuve nous l'a montré.
Il est possible que cette figuration soit une interprétation de l'Hermès grec, dont les gaulois ont emprunté l'iconographie pour représenter leur Mercure. Nous avons vu un bel exemple importé, en marbre découvert dans le puits 21 du site de "Ma Maison". Mais il est également probable que le pilier était enterré, laissant le buste seul visible, et apparentant ainsi l'effigie à un dieu-tête (?) Sa datation est plausible au 1er siècle de notre ère."[C. Vernou]