Cette statue en marbre blanc, grandeur nature, appartient au meilleur de la sculpture funéraire française du début du XVIIe siècle.
Le modèle, Claude de Laubespine (1550 - 1613) avait épousé en 1573 Emery de Barbezières, seigneur de Marigny-Chemerault (Vienne), maréchal des logis de la maison du roi. Veuve en 1609, demeurée sans enfant, elle obtint d'être inhumée dans une chapelle de l'église des Feuillants, à Paris. Son exécuteur testamentaire conclut un marché, le 24 mai 1614, avec le sculpteur Nicolas Guillain (v. 1550 - 1639) pour la réalisation du priant en marbre et du décor de toute la chapelle.
Actif principalement à Paris, Nicolas Guillain, dit Cambray, s'était spécialisé dans l'art funéraire. Ses œuvres sont empreintes de vigueur et de réalisme. L'effigie de la défunte est agenouillée, les mains jointes en prière, la taille corsetée, la jupe élargie par le vertugadin, le cou enserré dans une fraise tuyautée ; son visage creusé, parcouru de rides discrètes et de veines qui palpitent à ses tempes, semble plongé dans une méditation sereine. Le sculpteur a su rendre le caractère digne du modèle aussi bien que la somptuosité du vêtement.
Lors des saisies révolutionnaires en 1791-1792, le priant fut transféré au dépôt des Petits-Augustins et entra dans les collections du premier musée des monuments français créé et dirigé par Alexandre Lenoir. Après 1816, il fut confondu avec la statue funéraire de Jeanne de Vivonne, réputée provenir de l'église des Cordeliers de Poitiers. Fort de cette fausse identité, le premier conservateur des collections municipales, l'abbé Gibault, réclama la restitution du marbre, transporté à Poitiers en 1819.
Ce n'est qu'au tout début du XXe siècle que la réelle identité du modèle fut retrouvée, grâce aux descriptions anciennes et à une gravure publiée par A.-L. Millin dans son premier volume des Antiquités nationales en 1790.
La restauration menée en février par Brigitte Estève a rendu à cette statue tout son éclat. Le nettoyage, par l'application de produits non agressifs et de compresses humides, a éliminé l'encrassement profond du marbre, et révélé la finesse de l'épiderme.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Numéro de dossier d'œuvre