Sur la prairie commune
- 896.1.214Au Salon de 1846 à Paris, Alfred de Curzon expose avec quatre peintures un ensemble important de sept dessins au fusain : cinq d’entre eux illustrent l’un des Contes d’Hoffmann : Maitre Martin le tonnelier et ses compagnons (Meister Martin der Küfner und seine Gesellen ) appelé aussi Le Tonnelier de Nuremberg , qui situe dans le Nuremberg du 16e siècle la fable pittoresque et fantastique de jeunes artisans amoureux de la fille d’un riche tonnelier bourgeois de la cité. Maître Martin le tonnelier et ses apprentis a été composé en décembre 1817 et janvier 1818.
Ce dessin illustre la scène centrale du conte d’Hoffman.
Rosa, maître Martin, Frédéric et Reinhold sont assis sur cette prairie commune, lieu de rendez-vous des bourgeois de Nuremberg alors que dans un second plan, se détachant sur les fortifications de la cité impériale, Conrad s’explique avec les autres gentilshommes de la ville. A gauche du dessin derrière maître Martin, un groupe de femmes forme une ronde. Alfred de Curzon s’est tenu à la description du narrateur : « Le soir venu et le concert terminé, maître Martin, pour terminer les plaisirs de la journée, se rendit avec Rosa sur la pelouse, et il permit à Reinhold et à Frédéric de l'accompagner. Rosa marchait au milieu des deux jeunes gens. Frédéric, plein d'ivresse et tout rayonnant des louanges que lui avaient décernées les maîtres chanteurs, osa adresser à Rosa maint compliment significatif dont elle feignait, en baissant timidement les yeux, de ne pas comprendre le véritable sens. Elle parlait de préférence à Reinhold, qui l'entretenait suivant son habitude, de maintes choses agréables, et qui n'hésita pas à passer son bras sous celui de la jeune fille».
«Le bruit confus de la nombreuse compagnie rassemblée sur la pelouse venait frapper leurs oreilles. Quand ils furent arrivés à l'endroit où un grand nombre de jeunes gens se divertissaient à des exercices chevaleresques et gymnastiques, ils entendirent les assistants répéter coup sur coup avec enthousiasme : « Gagné ! gagné ! c'est encore lui qui triomphe ! personne n'est de force à lutter avec lui ! » – Maître Martin, après être parvenu à se faire jour à travers la foule, vit que tous ces cris de joie et d'éloge ne s'adressaient à nul autre qu'à son compagnon Conrad. Il avait été déjà vainqueur à la course, au pugilat et au javelot. Au moment où maître Martin s'approchait, Conrad demandait tout haut si quelqu'un voulait lutter avec lui au noble jeu du fleuret. Plusieurs jeunes gens habitués à ce genre d'exercice se présentèrent pour combattre Conrad. Mais celui-ci eut bientôt triomphé sans beaucoup d'efforts de tous ses adversaires de sorte qu'il n'y eut plus de bornes aux louanges qu'on lui prodiguait sur sa force et sur son habileté ».
«Le soleil venait de se coucher et le feu rougeâtre de ses derniers rayons avait fait place au crépuscule.
Maître Martin, Rosa et les deux compagnons s'étaient assis près de la fontaine limpide et murmurante. Reinhold faisait maint récit magnifique de la belle et lointaine Italie et Frédéric, satisfait et silencieux, cherchait à lire dans les yeux purs de la charmante Rosa». (trad. Henry Egmont 1836, chapitre VII p. 123-124 ).
Personnage principal de l’œuvre littéraire et de la scène, Rosa tient un petit bouquet de fleurs que Conrad viendra lui demander pour prix de sa victoire. Elle est revêtue d’un surcot et coiffée d’un hennin à voile pendant. Frédéric, assis à droite de Rosa est pensif, le menton posé dans le creux de la main. Il regarde Rosa et écoute Reinhold faire le récit de son voyage en Italie. Ce dernier, assis sur un morceau de draperie posé à même le sol porte le traditionnel pourpoint à maheutres. Ses pieds sont chaussés de poulaines qui protègent des bas de chausses. Maître Martin est enveloppé dans une houppelande bordée de fourrure.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Sur la prairie commune
(b.d.)
1846 (b.d.)
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