Cette eau-forte appartient aux quatre eaux-fortes répertoriées par le fils de l’artiste, consacrées à l’Italie (sur un ensemble de dix), dans les carnets d'Alfred de Curzon. Dans une lettre adressée à son ami Georges Brillouin, et datée de Tivoli, 28 août 1850, de Curzon fait part de son goût pour cette technique qu’il apprécie : «Vous ne me parlez pas de l'eau-forte. La pointe n'est pas pourtant plus difficile à rencontrer sous la main que le crayon que vous affectionnez tant, et la cuisine de l'eau-forte est peu de chose. Pour moi, la main me démange. Mais je la réserve pour mon retour en France : ici je veux apprendre à peindre, et réunir des matériaux pour plus tard ».
La scène identifiée par Henri de Curzon (H. de Curzon : catalogue : partie B : Eaux fortes n° 1072, p. 194) représente un des sites de la campagne romaine et le pont appelé Mammolo (l’ancien pont romain Mammea) construit sur l’affluent du Tibre, la rivière Aniene (Anio) ou Teverone. Ce pont très ancien déjà délabré au 18e siècle fut très endommagé en 1849 par les troupes françaises pour entraver la défense de la République romaine de Garibaldi (il fut remplacé par un nouveau pont par Pie IX à quelques centaines de mètres en aval ).
Moins pittoresque et moins souvent représenté que le ponte Lucano avec son mausolée antique ( cf. Piranèse 18e s. ou Filippo Giuntottardi au début du 19e s.), le ponte Mammolo offrait cependant un paysage typique et charmant de pont romain avec deux arches et divers bâtiments anciens à son entrée. Dans son recueil de gravures Delle magnificenze di Roma antica e moderna (1754), au Livre V « I Ponti e gli edifici sul Tevere », planche 81, Giuseppe Vasi (1710-1782) les identifie comme une auberge et une maison de gardien du pont (abitazione del Pontinaro). Dans cette eau-forte Curzon a choisi de montrer le site en hiver, des arbres dénudés et une nature sans attrait.
Le point de vue distancié que choisit l’artiste, si différent de ceux des gravures contemporaines ou du 18e siècle (Vasi, L. Cavalieri), présente un ciel livide parcouru de quelques oiseaux, conférant à l’ensemble une beauté austère presque lugubre sans aucune concession au pittoresque ou à l’anecdotique. (Séphane Semelier)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
(b.d.)
(au dos)
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