Cette eau-forte appartient aux quatre eaux-fortes répertoriées par le fils de l’artiste, consacrées à l’Italie (sur un ensemble de dix), dans les carnets d'Alfred de Curzon. Dans une lettre adressée à son ami Georges Brillouin, et datée de Tivoli, 28 août 1850, de Curzon fait part de son goût pour cette technique qu’il apprécie : «Vous ne me parlez pas de l'eau-forte. La pointe n'est pas pourtant plus difficile à rencontrer sous la main que le crayon que vous affectionnez tant, et la cuisine de l'eau-forte est peu de chose. Pour moi, la main me démange. Mais je la réserve pour mon retour en France : ici je veux apprendre à peindre, et réunir des matériaux pour plus tard ».
La scène identifiée par Henri de Curzon (H. de Curzon : catalogue : partie B : Eaux fortes n° 1078, p. 195) représente une vue de maisons à Tivoli avec trois lavandières. De Curzon visita deux fois Tivoli, en 1847 et en 1850 où il passa près de trois mois, entre mai et septembre 1850. La richesse des motifs du paysage qu’offre ce site (cascades, Villa d’Este, Villa d’Hadrien etc.) célébrée avec tant de succès depuis Hubert Robert, Vernet, Fragonard et Valenciennes au 18e siècle puis Ingres, Bertin, Michallon, Cabat, Corot et Bouguereau au siècle suivant, explique le travail intense de l’artiste poitevin qui rapporta de l’endroit quelques 71 dessins de paysages et d’éléments divers, à la mine de plomb, au fusain, ou à la sanguine, 12 aquarelles et plus de 16 portraits dessinés, tels que son fils les a recensés dans le catalogue de son œuvre (P.Bata, Curzon : les dessins, p. 62). L’eau-forte du musée de Poitiers présente un aspect moins immédiatement séduisant que les habituelles vues classiques du site, avec les jeux des cascatelle, les escaliers, les jardins. Ici Curzon choisit de montrer un ensemble de maisons accrochées à flanc de coteau, surplombant la rive de l’Aniene, dans les eaux de laquelle des lavandières sont à la tâche : deux d’entre elles, habillées du costume traditionnel agenouillées sur les bords de la rivière, tandis qu’une troisième portant son linge propre dans une large corbeille posée sur sa tête, remonte tranquillement vers la rampe d’accès aux maisons situées plus avant, silhouette étrangement drapée à l'antique dans une tunique longue lui enveloppant le corps. Les bâtiments laissés à dessein dans l'ombre contrastent avec les lavandières sur la berge et le coteau à droite baignés de soleil.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
Tivoli : laveuses (au dos)
(b.d.)