Cette aquarelle représente le château de Tancarville dans les environs du Havre, elle est datée du 26 septembre 1860 et a sans doute été peinte pendant la période qui suivit le mariage de l'artiste avec Amélie Saglio, dans cette même ville du Havre le 5 septembre 1860.

Les vestiges du château de Tancarville situés au sommet d’une haute falaise dominant la vallée de la Seine avec leurs remparts imposants ont fait l’objet de l’attention de nombreux peintres et de graveurs dès l’époque romantique. Alfred de Curzon a choisi quant à lui une vue du site plus sobre et humble : la façade du châtelet d’entrée du 14e et 15e siècles, vue de la cour intérieure avec sa poterne et l’entrée voûtée.

Les camaïeux de verts de la végétation (verts sombres des arbres et arbustes, vert tendre du gazon de la cour intérieure), les gris des ardoises des toitures, le brun orangé des tuiles du bâtiment des écuries et de la cheminée du châtelet, démontrent la maîtrise certaine des couleurs et de l’harmonie de la composition, même sur un sujet mineur comme celui-ci.