Pompéi est depuis sa redécouverte au milieu du 18e siècle, un lieu de connaissance et d’inspiration pour les architectes et les artistes de formation et d’inspiration classique, soucieux de recréer dans leur peinture d’histoire ou leurs reconstitutions d’architecture, une Antiquité crédible. On peut citer Chassériau qui dessine sur place en 1841 ( Louvre R.F. 26415).

Alfred de Curzon, quant à lui écrit dans une lettre à Brillouin, qu’il a passé 24 jours à Pompéi en compagnie de Bouguereau à travailler, à noter tout ce qui pouvait l’intéresser. L’artiste ramènera de Pompéi une cinquantaine d’études et de dessins dont il tirera peu d’œuvres finales ( si l’on compare aux huit toiles du site de Paestum) : trois toiles et un bois gravé pour l’illustration de Graziella ; mais le tableau du Salon de 1886 Un rêve dans les ruines de Pompéi eut un écho retentissant.

L’aquarelle conservée dans les collections du musée de Poitiers, datée du 2 août 1851, et exécutée pendant le second séjour de l ’artiste en Italie lors de son stage à la Villa Médicis, est une vue du forum, les montagnes en arrière-plan.

Le catalogue d’Henri de Curzon mentionne également sur le même sujet un fusain daté de 1853. D’autres artistes ont traité ce thème, ainsi que Michallon en 1819 (Louvre RF 2969). On remarque la légèreté et la justesse de notations de l’aquarelliste qui restitue la lumière jouant sur l’harmonie chromatique un peu éteinte des vestiges.

 ( cf. Ph. Bata, Curzon : les dessins, 1998,notice n° 40, 78)