Ce fusain daté de 1848 par le fils de l’artiste, est particulièrement soigné dans sa finition avec des rehauts au pastel, à la gouache et à l’huile sur préparation grasse bistre. Il nous montre un paysage pittoresque extrêmement bien composé, où l’orme tordu qui encadre la scène sur la gauche, équilibre l’étagement de la ville, au-delà de la rivière. La lavandière revenant de la ville donne l’échelle de la profondeur. La composition très classique de trois plans étagés est très fréquente chez l’artiste, l'arbre servant de repoussoir au premier plan, contrastant avec un arrière-plan lumineux, et un entre-deux dans lequel les personnages à contre-jour donnent vie et sens à la scène. Les fameux Souvenirs de Corot ne s’organisent pas autrement. Ce fusain est un travail d’atelier tiré des études de 1847 : il est l’esquisse du tableau du Salon de 1866.(cf Catalogue Philippe Bata, 1998, les dessins, notice n° 21, p.60-61 ; Th. Thomas : Thèse, n° 348)