Plat de forme ronde, en cuivre émaillé, en grisaille. La scène de la séparation de Loth et d'Abraham est représentée au centre. Au premier plan, Loth et sa femme, congédiés par Abraham s'apprêtent à partir accompagnés de leurs troupeaux et de leurs chameaux chargés de bagages, groupés sur la droite. 

En arrière-plan à gauche, des troupeaux paissent sur une colline surmontée de bâtiments. Au-dessous de ces derniers, un des serviteurs d'Abraham est représenté, portant un habit proche du mode vestimentaire du 16e siècle .

Les figures et vêtements sont rehaussés d'or et de roses.

Cette scène centrale est encadrée d'un courant d'arabesques d'or sur le fond d'émail noir. Le marli  du plat est orné d'un enchaînement de lambrequins que séparent, à intervalles égaux, quatre têtes de béliers alternant avec quatre têtes de lions à figure humaine.

Le revers émaillé noir est orné de lambrequins disposés en cercles séparés à distances égales par quatre chimères et quatre masques d'hommes, dont chaque tête est ornée de plumes retenues par un bandeau. Le fond du plat présente un décor de rinceaux dorés presque effacé. Sa bordure porte une frise à décor de lambrequins.

La figure d’Abraham et les chameaux sont directement inspirés des trois panneaux de carreaux, conservés au musée national de la Renaissance à Ecouen,  représentant le Déluge, dont le dessin est attribué à Luca Penni. Les motifs décoratifs au revers du plat ― lambrequins, chimères, masques d’hommes et feuillages ― sont sans nul doute à rapprocher des cinq coupes émaillées, également conservées au château d’Ecouen, portant le monogramme I.C.

Restauré en 2007, ce plat fort remarquable est issu d'un atelier limousin, et pourrait être rapproché du travail de Jean de Court, mais aussi de Pierre Courteys et de son disciple Pierre Reymond (16e siècle).