La proposition qui fut faite de ce beau portrait au musée aboutit très rapidement malgré une opposition assez nette d'Henry Perrault qui écrivait au maire : "les portraits n'intéressent personne à moins qu'ils ne soient d'un maître. Il faut lutter contre cette tendance trop répandue qu'ont les gens de faire cadeau au musée de toiles qui les encombrent. Ce n'est pas un dépotoir". Viaud-Bruant, collectionneur poitevin réputé, membre de la commission consultative et de surveillance du musée intervint alors auprès du maire : "Sur ma demande vous allez recevoir une lettre de Melle Eugénie Bonnefoy héritière d'un bel artiste mort : Zier. Cet artiste lui a laissé ses oeuvres dont un magnifique portrait de Madame Zier qui était poitevine. Nous devrions accepter cette oeuvre qui est digne d'entrer dans notre musée". Morain, le maire, demande alors à Perrault de "rectifier le tir" : "je crois que tu ferais bien d'écrire à la demoiselle qu'elle envoie le tableau. Tu sais bien qu'il y a de la place ailleurs. Si la femme est jolie elle fera très bien dans mon cabinet, dépendant du musée".
Très marqué par les portraits de Benjamin-Constant, ce beau tableau présente une femme du monde dans son intérieur, en costume bourgeois élégant.