Cette belle toile inachevée datée de juin 1895, au caractère très poétique, représente la vue de la grande ferme fortifiée de Lunghezza (un château réduit au service agricole) dominant des bouquets d’arbres.
Dernier paysage entrepris par l’artiste en juin 1895,année de sa mort, d’après des sépias et des aquarelles d’avril 1851, La Ferme à Lunghezza est un motif qui revient souvent dans l'oeuvre d'Alfred de Curzon de 1846 à 1895. Le catalogue de son fils Henri de Curzon recense à ce sujet 9 toiles, 5 fusains, 11 encres de Chine, 4 aquarelles et 9 dessins dont trois dessins conservés au musée de Poitiers (aquarelles inv. 896.1.142 et 896.1.32 et le fusain du printemps 1875 , inv. 896.1.213) . Ce dernier, sera lui-même le motif d’une huile sur toile de 1880 intitulée Campagne de Rome à Lunghezza (cf. H. de Curzon, t.2, notice n°247,p. 80). Il se retrouvera gravé , pour la revue L’Artiste en 1846, et en 1876, sous le titre de Campagne de Rome. Dessin de A.de Curzon, d’après nature dans La nouvelle géographie universelle : La terre et les hommes, d’Elisée Reclus, vol.1, L’Europe méridionale, parue à Paris, chez Hachette en 1876, p.447.
Alfred de Curzon fit un séjour de six jours à Lunghezza en mai 1851. "L’endroit se situe à12 milles de Tivoli", écrit l’artiste à sa sœur lors de son premier passage en août 1850 : "pays superbe….mais doué d’un air détestable en été.[….] Ces endroits sont très beaux à visiter mais durs à habiter. La beauté de l’Italie est d’un genre un peu sévère, un peu âpre et sauvage… On est brûlé par le soleil, les pieds sont meurtris par les sentiers pierreux, les jambes martyrisées par les chardons épineux qui déparent l’herbe de ses prairies [...]C’est l’impression qu’a produite sur moi Lunghezza, où nous sommes allés à âne de Tivoli".
La masse ocre blanc de la ferme rehaussée par les toits rouge brique surgit au-dessus d’une forêt d’arbustes. Deux tours d’angle à section carrée bornent cette architecture. Le bâtiment de gauche se caractérise par des ouvertures étroites et allongées. Des silhouettes montagneuses occupent le fond de la composition. Dans la partie inférieure droite on semble apercevoir l’esquisse très vague d’une forme humaine, sans doute celle du berger assis surveillant son troupeau que l’on retrouvait sur le grand fusain de 1875.
Comme l’indique Bruno Gaudichon ( catalogue raisonné des peintures des XIXe et XXe siècles dans les collections des musées de la Société des Antiquaires de l’Ouest et de la Ville d Poitiers, 1982, notice n° 233, p. 174) l’ordonnance du paysage et la beauté élégante de la ferme fortifiée ne pouvaient qu’attirer Alfred de Curzon et flatter son goût des compositions à la Henri de Valenciennes, qu’il sait confronter à l’âpreté de la nature tel un Cabat ou un Lapito.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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(b.d.)