Cette inscription est extrêmement intéressante car elle inclue le terme "diribitoria". Le singulier en est connu par les textes antiques et semble définir un vaste bâtiment sans cloisons intérieures, une sorte de halle couverte commencée par Agrippa et inaugurée par Auguste après sa mort. Dérivant du mot "diribere" (distribuer), le diribitorium aurait servi pour la distribution des bulletins de vote pour les comices ou pour la paye des soldats. Dion Cassius mentionne que Caligula, durant un été particulièrement chaud, y établit un plancher et y donna des spectacles publics (Pallu de Lessert in BSAO 1888, pp. 447-451). Certains dictionnaires donnent une autre définition de ce terme : il pourrait s'agir "du lieu où demeuraient les esclaves ; d'une salle d'école pour les jeunes esclaves. Selon Suétone (Claude XVIII) et Pline (Histoire Naturelle XVI, 76), le diribitorium était encore la place occupée par les agents de l'empereur lorsqu'ils assignaient aux conscrits leurs corps respectifs ou passaient les troupes en revue (Colonel Babinet in BSAO 1887, p. 197).
Toutefois, l'inscription de Poitiers mentionne des diribitoria et non un diribitorium. Une inscription trouvée dans les thermes de Néris-les-Bains (le musée de Poitiers en possède un moulage donné en 1885 par Alfred Richard au nom de Mr Bricauld de Verneuil ; n°2008.0.6.307) mentionne elle aussi ce terme. L'emploi du pluriel pourrait, selon l'hypothèse de Pallu de Lessert, référer à un système de distribution des eaux.
En outre, cette inscription induirait, outre la confirmation écrite de l'existence des thermes fouillés par le père de La Croix, la présence, indépendamment de ceux-ci, d'un balnéaire dont l'emplacement reste inconnu et de diribitoria.
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