Dans cette huile sur toile, Victor Beni-Gruié représente [...]l'un des sites les plus pittoresques de la ville de Poitiers [...]. L'influence nette de Corot témoigne des références du paysage français dans les années 1880, soucieux de témoigner des études prises sur le motif, mais tempérées par un goût de compositions réalisées en atelier.
Dans son compte-rendu du Salon de 1883 où l'artiste présenta cette toile (n° 177), le critique Théodore Véron écrit : "'Le vieux Poitiers', qui s'enlève sur un ciel bleu aux gros nuages blancs, avec des tuiles de brun rouge rompu et ses vieilles maisons qui s'étagent en cascades, d'où émergent quelques massifs des nombreux jardins de notre ville natale. Au bas des maisons grises et poudreuses, et par une petite porte, débouche et arrive une fillette s'avançant dans une allée bordée de fleurs, émaillant un fouillis de végétation poudreuse de brume ainsi que les maisons aux tons rompus et vaporeux de brouillards. Évidemment, notre élève en progrès, dont le sentiment poétique s'accentue d'année en année, a été séduit par ce motif bien simple et un peu banal pour notre cher Poitiers, qui abonde en motifs plus intéressants. N'importe, cet effet de brume et ces maisons étagées ne manquent pourtant point d'une certaine originalité dont l'aspect général fait le charme" (cité par Bruno Gaudichon, 1988, n° 16).
La toile a été restaurée par Patrick Buti en 2011.