L'aveugle
- 953.11.69
Hoetger Bernhard, Blot Eugène
Ce groupe sculpté, édité en bronze, est entré aux musées de Poitiers par le legs d'André Brisson en 1953.
"Le groupe, au relief mouvementé, ne traduit pas d'intention narrative, et s'attache finalement assez peu à définir un "type social", à rendre compte de son sujet avec des préoccupations réalistes. Seule la guitare, passée en bandoulière sur le flanc de l'aveugle, évoque par l'anecdote une vie d'errance, de mendicité peut-être, à laquelle les condamne la cécité de l'homme.
Unis par leurs vastes vêtements, qui les enveloppent telle une vague houleuse, les deux personnages se trouvent englobés dans la même destinée. Mais chacun d'eux parle néanmoins un langage différent et opposé avec subtilité : l'homme est expressivement projeté vers l'avant, les deux bras tendus, pour assurer d'une part sa prise sur l'épaule de la femme qui le guide, d'autre part pour affermir son équilibre sur la canne lui assurant un second soutien ; à l'avant, la femme apparaît en revanche toute repliée sur elle-même, bras resserrés contre son torse en attitude de protection ; son corps ployé suggère la lutte contre un obstacle ou le désir, à peine formulé, de se dérober à son devoir de guide en détachant, d'un effacement de l'épaule, cette main agrippée à elle, ce fardeau qui ralentit sa marche.
Les traits des deux visages sont réduits à l'essentiel, plus proches du signe, du symbole que de la description. Mais l'homme redresse pathétiquement la tête vers le ciel, comme s'il quêtait la lumière, alors même que sa cécité est soulignée par ces orbites anormalement béantes ; le tourment de ce visage en détresse, prêt pour un cri, un appel, évoque les personnages de Munch. Par contraste, le visage féminin aux sourcils froncés apparaît farouchement mutique, fermé et concentré sur sa tâche.
Hoetger choisit la voie d'une certaine brutalité, dans le thème comme dans le traitement plastique - avec ces contours façonnés par des ressauts, des arêtes, ces physionomies épurées - sans rien concéder au décoratif. Il en obtient une oeuvre d'une grande puissance, qui hausse les personnages jusqu'à la valeur du symbole ; celui, universel, d'une humanité souffrante, en butte à l'adversité" (S. Bozier, cat. exp. Poitiers 2009, p. 72-73).
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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