Négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d'argent représentant de trois-quarts deux chapiteaux historiés roman du cloître de l'Abbaye de Moissac (Tarn-et-Garonne). Le cadrage adopté laisse apparaître également le départ des voûtes qu'ils supportent, le sommet des fûts des colonnes qui les soutiennent, et le pilier à l'arrière. Situé à l'angle de la galerie occidentale et de la galerie méridionale du cloître, ces chapiteaux sont dédiés à David et Goliath et à la décollation de Saint Jean-Baptiste. 

Sur le chapiteau à droite de la photographie, sont représentés le roi Saül, deux guerriers et David protégé par un ange aux ailes déployées. Il s'agit des faces orientale et septentrionale du chapiteau consacré à David et Goliath.

Sur le chapiteau à gauche du cliché un homme est figuré brandissant son épée de sa main droite et saisissant par les cheveux un homme enchaîné de sa main gauche. Il s'agit de la face septentrionale du chapiteau consacré à la décollation de saint Jean-Baptiste.

Sur les tailloirs des deux chapiteaux apparait une frise d'arabesques surmontée de lignes horizontales.

"Hérode-Antipas , roi de Judée, avait répudié sa femme légitime pour épouser, du vivant même de son frère Philippe, Ilérodiade, sa belle-soeur. Fatigué des justes remontrances de Jean-Baptiste qui ne cessait de lui reprocher cette alliance coupable, il le fit emprisonner. Un jour que le roi célébrait la fête de sa naissance avec les principaux de sa cour, Salomé, la fille d'Hérodiade, dansa devant lui et avec tant de grâce, qu'elle charma tous les convives. Hérode dans son enthousiasme lui promit avec serment de lui donner tout ce qu'elle demanderait. Conseillée à l'avance par sa mère, la fille impudique répondit : « Donne-moi à l'instant la tête de Jean-Baptiste dans un bassin ». Hérode, lié par le serment qu'il avait fait, ordonna tout aussitôt à un de ses gardes de la lui apporter. Face septentrionale. Le saint, les mains liées avec une corde, apparaît dans une prison surmontée d'une arcade cintrée que recouvre un toit à deux versants. Le bourreau le saisit par les cheveux et lève son glaive pour lui trancher la tête (voir figure 44)."

"Saùl venait de déclarer la guerre aux Philistins. Les deux armées étaient en présence et chaque jour, un Philistin d'une taille et d'une force extraordinaires, Goliath, adressait aux Israélites de grossières bravades ; personne n'osait l'attaquer. David obtint de Saùl la permission de le combattre, et ne prenant pour armes que sa houlette et sa fronde, il marcha contre le géant. Il lui enfonce une pierre dans le front, le renverse, et lui tranche la tête avec son propre glaive (2). Face orientale. Saùl est assis sur un siège en forme de pliant; deux guerriers sont devant lui, la main gauche sur la garde de leur épée fixée à la ceinture. Face septentrionale. David s'avance en présence de son redoutable ennemi; sa main gauche porte un bâton, sa droite tient la fronde déjà armée. Les autres pierres ramassées dans le torrent sont placées dans une panetière qu'il porte en bandoulière. L'ange du Seigneur l'accompagne, le bénit et va diriger ses coups." (d'après L'Abbaye et les Cloîtres de Moissac de Ernest Rupin).

Description figurant à l'inventaire réglementaire : boîte de 48 plaques de verres photographiques, verre photo, 13 x 18 cm, étiquette "Cloîtres de Moissac 82 à 88", chapiteaux, auteur : Ernest Rupin, fin 19e siècle, retrouvées dans sa maison de Brive, boulevard Lachaud.