Lithographie de grand format, cette affiche signée Pierre Gonzague-Privat, coureur cycliste et affichiste, correspond à plusieurs titres aux axes de développement du projet du musée dans son parcours Auto Moto Vélo.

Outre ses indéniables qualités graphiques (impression de mouvement), sa palette de couleurs et sa composition qui mettent en valeur le coureur Émile Georget éclairé par les phares de la voiture suiveuse, elle illustre une période « héroïque » des courses cyclistes :

-       La référence au Bordeaux-Paris

Créée en 1891, cette épreuve était unique en son genre, par sa longueur d'environ 600 km et par son déroulement. Elle commençait au nord de Bordeaux à 2h00 du matin et se terminait à Paris 14 heures plus tard. Elle a connu 86 éditions jusqu'en 1988.

Comme on le voit sur l’affiche une partie de la course se déroulait la nuit : les coureurs roulaient dans la lumière des voitures suiveuses car les vélos n’étaient pas équipés de phares.

À l'origine, des tandems puis des voitures et des motos abritent le coureur. Ensuite, c'est un essaim de coureurs à bicyclette qui joue ce rôle. Jusqu'en 1910, ils accompagnent de bout en bout les coureurs. En 1911, il faut attendre Sainte Maure. Henri Desgrange invente la "prise des entraîneurs", qui devient le carrefour de la course. En 1931, les motos remplacent les vélos : le coureur se place derrière un engin motorisé appelé derny, conduit par l'entraîneur, afin de réduire la résistance de l'air, ce qui lui permet d'atteindre des vitesses de l'ordre de 50 à 60 km/h et la « prise » des entraîneurs a lieu à Châtellerault sur le boulevard Blossac devant l’Hôtel de Ville.

-       La figure du champion hors norme Émile Georget.

Émile Georget, (1881 à Bossay-sur-Claise - 1960 à Châtellerault) est un cycliste français. Il est le frère cadet de Léon Georget et l’oncle de Pierre Georget, tous deux également cyclistes. Excellent sur route et en montagne — il est ainsi le premier vainqueur du col du Galibier en 1911 — Georget est également redoutable sur piste. Il remporte notamment les Six Jours de Toulouse en 1906 (unique édition) avec son frère Léon. Après sa retraite sportive et la Première Guerre mondiale, en 1919, il crée le premier garage Peugeot de Châtellerault.

Sur l’affiche, Émile Georget porte son maillot de champion de France sur route, titre qu’il remporte en 1910, année de première victoire au Bordeaux-Paris.

PALMARÈS

1902

4ème de Bordeaux-Paris (575km en 24’’38’).

1903

1er de La Garenne-Mantes.

1er de Paris-Chartres.

2ème de Bordeaux-Paris (592km en 20’’24’).

1904

1er de Paris-Dreux.

1er de Paris-Dieppe.

1er de Paris-Beauvais.

1905

4ème du Tour de France (11 étapes).

1906

1er des Six Jours de Toulouse avec son frère Léon. 5ème du Tour de France.

5ème de Bordeaux-Paris.

1907

3ème de Paris-Tours.

2ème de Milan-San Rémo.

1er du Tour de France, est déclassé 3ème pour avoir changé de vélo à la 9ème étape (mais il gagne 7 étapes sur 14).

1908

3ème de Bordeaux-Paris.

3ème du Tour de France.

4ème du Tour de Belgique.

2ème des Six Jours de New-York avec son frère Léon.

1909

3ème de Bordeaux-Paris.

2ème de Milan-San Rémo.

4ème de Paris-Roubaix.

1910

1er de Bordeaux-Paris (592km en 18’’23’).

1er au championnat de France sur route.

Dans le Tour de France, dans les étapes : Paris-Roubaix 3ème, Metz-Belfort 1er, Perpignan-Luchon 2ème et est contraint d’abandonner par cause de furonculose.

1911

1er de Paris-Brest-Paris (1200km en 50’’23’).

3ème du Tour de France. « le premier ayant monté le col du Galibier et du Télégraphe sans mettre pied à terre ».

1er du circuit de Touraine.

1er de Paris-Hesdin.

3ème de Paris-Tours.

3ème du championnat de France sur route.

1912 1er de Bordeaux-Paris.

1913 3ème de Bordeaux-Paris.

1914 6ème du Tour de France

-       Une marque de vélos LA FRANҪAISE DIAMANT, vainqueur du premier tour de France en 1903.

La Française est une société très ancienne (1889) qui a contribué à l’essor de la bicyclette en France et dans le monde, tant par la diversité de ses modèles que par la renommée des coureurs qui ont couru avec.

En 1901, Maurice Garin (surnommé le petit ramoneur) gagne Paris-Brest-Paris sur une bicyclette La Française, et en 1903 le même Maurice Garin remporte le premier Tour de France sur une bicyclette La Française. Cette bicyclette première vainqueur du Tour est en acier, guidon sans potence, sans freins ni dérailleur, le freinage se fait en pédalant en arrière. Émile Georget est l’un des coureurs de l’équipe : il remporte de nombreuses victoires sur des vélos La Française diamant en 1910, 1911...

Des affiches célèbrent la marque jouant sur une iconographie « tricolore » : les femmes sont coiffées de bonnets phrygiens et les hommes paradent avec des maillots tricolores !