Cette grande sculpture en grès est entrée dans les collections du musée  par don du docteur André Mazeyrie, fondateur du musée, à une date antérieure à 1937. Il identifia alors  le personnage représenté : Gérald  de Laffaux, un moine de l’abbaye Saint Martin de Tulle vivant au XIe siècle, moine bâtisseur de l’église St Julien de Tulle.  Le vêtement caractéristique, le livre ouvert et le bonnet noué sous le menton coiffe traditionnelle des bâtisseurs, confirment cette identification.  

Selon l’historiographie locale, cette sculpture ornait le porche de l’église Saint-Julien, petite église dans l’enclos abbatial, à proximité immédiate au nord de l’église cathédrale. Détruite au cours de la période révolutionnaire, cette sculpture est le seul vestige connu de cet édifice Datée du XIIIe siècle, elle peut être mise en relation avec deux autres sculptures avec qui elle partage de nombreuses similitudes.

L’une de ces sculptures est aujourd’hui conservée au musée Labenche à Brive. Elle représente un juge consul drapier déployant une pièce de drap.

L’autre, actuellement dans une demeure privée, fut découverte à la fin du XIXe siècle sur la commune de Naves. Dans l’enthousiasme des découvertes antiques que livrait alors le site de Tintignac, elle fut aussitôt attribuée à la période gallo-romaine et baptisée la Diane de Tintignac. Toutefois le même matériau, la  même position, le même traitement stylistique des plis du vêtement ne laissent guère de doute : il s’agit bien d’une sculpture médiévale et non antique. Elle est sans doute la deuxième statue que les textes signalent, en pendant de celle du moine Gérald, sous le porche de l’église Saint-Julien.

Le matériau commun à ces trois sculptures, et les nombreux rapprochements stylistiques, permettent d’avancer l’hypothèse de la main d’un seul et même sculpteur. le 08/11/1988 (fiche de récollement S.L.S.A.C).