Chevaux dans les lètes
- 2012.3.1Le littoral aquitain se compose de la plage puis d'une succession de cordons dunaires, parallèles au littoral. La dune qui est le plus près de la mer est encore jeune, blanche, mouvante au gré du vent. Plus on s'avance vers l'intérieur des terres, plus les cordons dunaires qui se succèdent sont des reliefs anciens, de plus en plus colonisés par les végétaux, enrichis par leur humus, et bientôt la dune blanche devient grise puis noire ; vient ensuite la dune boisée. Les lètes ou lettes, sont les dépressions qui s'inscrivent entre les cordons dunaires. Avant que les dunes ne soient fixées, les lètes étaient des milieux naturels variés en fonction de leur mobilité sableuse, salinité, richesse en humus. Elles étaient de véritables oasis entre les dunes sauvages et le « désert landais », des marais pour la pêche ou la chasse au canard, des pâtures pour les vaches marines ou les chevaux.
C'est cette zone sauvage qu'Adolphe Gumery peint lors d'un séjour dans les Landes, probablement au cours d'un voyage en direction de l'Espagne. Installé à l'ombre des pins d'une dune boisée, Gumery peint une lète, pâturage humide pour de paisibles chevaux ; à l'arrière plan un deuxième cordon dunaire couronné de pins ferme l'horizon. Ce paysage, statique et silencieux, est tout entier emprunt de quiétude. La ligne d'horizon basse laisse toute sa place à un grand ciel calme. La lumière douce n'écrase rien, et les rayons du soleil qui percent les frondaisons, éclairent l'ombre des pins de quelques points de lumière. Les couleurs choisies s'égrainent dans des camaïeux doux, qui glissent de l'un à l'autre dans des gris, des bleus, des beiges, de l'eau à la dune et au ciel. Un contraste s'opère entre la partie droite verdoyante et la partie gauche minérale et aquatique. Un autre contraste, plus incisif, est celui du trait ; il aiguise les troncs et la cime des arbres de l'arrière plan, donnant une relative rudesse à ce coin de nature habitué aux vents marins.
Adolphe Gumery, inclassable dans son temps, a un regard neuf sur les Landes, une terre encore sauvage au début du siècle dernier ; sa sensibilité saisit tout de suite ce monde, que Lizal ou Sourgen magnifieront plus tard.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Chevaux dans les lètes