Le Massacre des Janissaires / l'Affaire des casernes lors de la révolution de Constantinople

- 2007.8.15
Champmartin Charles-Émile Callande (Callande de Champmartin Charles Émile)

Le massacre des Janissaires (1826), illustre un fait historique contemporain, que l'artiste dut suivre avec intérêt, puisqu'il s'était rendu à Constantinople peu avant Champmartin fait partie de la première génération des peintres de !'Orientalisme qui se manifesta sous Louis-Philippe avec des artistes comme Decamps et ses disciples, Horace Vernet et les peintres militaires, Delacroix enfin, dont le Massacre de Sardanapale, daté de 1827 marque le début réel du romantisme. Placés l'un près de l'autre au Salon de 1827, les tableaux de Champmartin et de Delacroix provoquèrent l'indignation du public et suscitèrent la demande de retrait de la part du responsable du Ministère, afin "de ne pas encourager un genre qui serait si dangereux de laisser imiter" ... L'orientalisme naquit à partir de la Campagne d’Égypte (1798), de la guerre d'indépendance de la Grèce (1821-1829) et de la conquête du Maghreb (1830). Parmi la première génération des orientalistes français, rappelons les œuvres de Gros, La Bataille d'Aboukir (1806) ; de Girodet, La Révolte du Caire (1810) ; de Delacroix, Les Massacres de Scio (1824), dont certaines réminiscences sont évidentes dans ce tableau. Ces trois grandes scènes guerrières ont influencé Champmartin, essentiellement par le choix d'une vaste composition, dans laquelle s'affrontent des soldats aux armes orientales brillantes et aux costumes chamarrés, la présence des chevaux en mouvement. Comme chez Delacroix, on y retrouve le jeu des courbes alternant avec les contre-courbes, les couleurs chaudes, le clair-obscur, un goût certain pour le mouvement et pour l'exotisme au niveau des costumes, des armes, des types physiques des soldats ... Si les tableaux de Delacroix marquent le début du romantisme, celui de Champmartin traduit cependant un attachement certain au néo-classicisme: rigueur dans la composition, perspective coupée, atmosphère plutôt froide ... Néanmoins, le fait d'illustrer un fait historique contemporain témoigne de l'adhésion de l'artiste aux idées nouvelles. L'événement traduit sur ce tableau se situe en juin 1826 et marque l'anéantissement des corps de janissaires, qui étaient à l'origine des prisonniers chrétiens formés au métier des armes. Les soldats qui eurent dans l'empire ottoman un rôle semblable à celui de la garde prétorienne dans la Rome antique, se révoltèrent souvent. N'acceptant pas que le Sultan forme une nouvelle armée à l'occidentale, ils refusèrent de se soumettre et préférèrent lutter jusqu'à la mort contre l'artillerie impériale. Il s'agit donc d'un fait historique important, témoignant à la fois de la fin d'un système féodal, et à la fois de la puissance militaire ottomane. Le lieu de combat évoqué dans ce tableau est le Yédikoulé (Château aux sept tours) de Constantinople, mais pour apporter plus d'exotisme à son œuvre, Champmartin a ajouté une mosquée à gauche. Afin de concentrer la violence de l'assaut sur le premier plan, il prit le parti de masquer l'arrière-plan par une épaisse fumée se dégageant du bâtiment détruit, supprimant ainsi le travail de recherche relatif à une perspective sur le Yédikoulé. Évidemment, le fait que Champmartin n'ait pas vécu cette attaque le met mal à l'aise pour la représentation générale du décor qu'il compose à sa façon dans son atelier. L'événement lui-même l'intéresse davantage, car il lui permet d'opposer des combattants par l'intermédiaire de lignes convergentes et obliques, tout en cherchant l'effet de contraste au niveau des couleurs, de zones de lumière. L'impression générale résultant de cette mêlée confuse est une certaine sauvagerie doublée de pittoresque : le goût pour les armes, tellement différentes de l'armement standardisé des Européens, le souci de restitution fidèle des différentes ethnies représentées (Turcs, Africains, Européens ... ), révèlent en fait un grand attachement aux détails, aux accessoires, qui ne nuit pourtant pas au dynamisme de cette grande fresque, mouvementée et bruyante. Cette toile occupe dans l'histoire de l'orientalisme une place importante et mérite d'être mieux connue. (Marie-Pascale Bault)

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

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17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h


Caractéristiques

Numéro d’inventaire
2007.8.15
Domaine
peinture - arts - histoire - ottoman
Autre(s) numéro(s)
FNAC FH 862-73 - D 53
Dénomination
peinture de bataille
Titre

Le Massacre des Janissaires / l'Affaire des casernes lors de la révolution de Constantinople

Nombre d’exemplaire
1
Auteur, exécutant
Champmartin Charles-Émile Callande : Callande de Champmartin Charles Émile - peintre
Lieu de création - d'exécution
Paris (Paris, ville) : Paris, Paris (France, Ville)
Date d'exécution
1826
Siècle ou millénaire
2e quart 19e siècle
Précisions sur la genèse
Au Salon de 1827, au Louvre (Paris), plusieurs accrochages furent proposés au public. le Salon, inauguré le 4 Novembre,devait durer 3 mois il fut prolongé jusqu'en avril 1828. Cette toile fut présentée lors du troisième accrochage, à partir du 6 février 1828, dans le Salon Carré, aux cotés des oeuvres de style romantique de Delacroix "La Mort de Sardanapale", Devéria "La Naissance de Henri IV", Gudin "L' Incenddie du Kent", Saint-Evre "Les Funérailles d'Inès Castro", Scheffer "Les Femmes souliotes", Sigalon "Athalie".
Époque, datation, style et mouvement
Romantisme - orientalisant
Matière
toile (support)
Technique
peinture à l'huile
Dimensions et formes
H.472 ; l.628
Type d’inscription
signature
Transcription des inscriptions
E. Champmartin (S.b.d. sur une pierre)
Onomastique
Champmartin Charles-Émile Callande
Source de la représentation
Du XIVe au XVIIe siècle, les janissaires étaient recrutés chez de jeunes chrétiens enlevés à leur parents pour être élevés dans la religion islamique et instruits dans le métier des armes. L' évènement illustré se situe en juin 1826, à Constantinople, et marque l'anéantissement du corps des janissaires qui constituèrent pendant 5 siècles les troupes d'élites de l'empire ottoman. Ces soldats se sont souvent révoltés contre leurs maîtres allant jusqu'à menacer l'autorité du Sultan qui projeta de créer une nouvelle armée à l'occidentale. Ayant refusé de se rendre, l'artillerie du Sultan ouvrit le feu sur les casernes et la plupart des janissaires furent faits prisonniers ou exécutés. Le combat eût lieu au Yédikoulé - le château des sept Tours- à Constantinople
Date de la source de la représentation
16.06.1826
Sujet représenté
bataille - mort - ville - garde - sabre - cheval - minaret
Localisation de l'objet
musée d'Art et d'Histoire (Rochefort, bât.)
Propriétaire, type de propriété
Rochefort, propriété de la commune
Référence de l’acte d’acquisition
Délibération du Conseil Municipal n° 84 du 22.05.2007
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
transfert de propriété de l'État à titre gratuit, 22.05.2007
Avis des instance scientifiques
Direction des musées de France, 05.02.2007 (favorable)
Dépositaire de l'objet, date de dépôt
Fonds national d'art contemporain
(déposé: 1865 - restitué : 22.05.2007)
Précisions administratives
Ancien dépôt de l'état, collection Fonds National d'Art Contemporain (délégation aux arts plastiques).
Etablissement affectataire : musée d'Art et d'Histoire de Rochefort
Date référence de l'acte d'acquisition :
Arrêté du ministre de la culture en date du 17 Avril 2008 publié au Journal Officiel de la République française du 05 Juin 2008 liste des oeuvres transférées à la ville de Rochefort -Les biens concernés appartiennent désormais à la ville de Rochefort en toute propriété.
Acte préalable : liste des oeuvres proposées au transfert transmise le 19 février 2007 par la DRAC Poitou-Charentes.
Date de la proposition de l'Etat à la collectivité territoriale : Courrier de la liste définitive des oeuvres proposées au transfert par la Direction des Musées de France -Mission pour le transfert de propriété des dépôts de l'Etat du 05 février 2007 par Fr. Mariani-Ducray adressé à M le Maire.
Date de la délibération de la collectivité acceptant le principe du transfert de propriété : 22 Mai 2007, délibération N° 084.

Date d'affectation : 22 Mai 2007, délibération N° 084.
En application de l'article L. 451-9 du Code du Patrimoine, loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de France.
Accessoire de présentation
cadre doré
Ancienne appartenance
Fonds national d'art contemporain - après 01.01.1828
Bibliographie
Tablettes des Deux Charentes 1865 (édition du 26 août et du 30 décembre)
Tablettes des Deux Charentes 1866 (édition du 13 janvier)
Tablettes des deux Charentes 1899
Dewachter M 1991 (26)
Alazard J 1930 (291)
Jullian P 1977 (85)
Fromont D 1956 (58)
Saunier C 1912 (t. 1, p. 144)
Bellier de la Chavignerie É Auvray L 1882 (t.1, p.189)

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, Musée d'Art et d'Histoire de Rochefort

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