L’instrument a la forme d’un huit étiré et pincé en son centre qui est marqué par un léger renflement. La table en sapin est voûtée, sans gorge et percée de deux rosaces à quatrefeuilles dans la moitié supérieure et de deux ouïes en forme d’agrafes en bas. Le chevalet, massif et dû aussi à Tolbecque, est mouluré à sa base et présente une simple perforation ronde. Un filet en noyer, à un brin, rehausse le contour. Le fond également légèrement voûté, est en érable ondé (fragments assemblés non symétriques). Le manche non incliné est garni d’une touche épaisse en buis en forme de coin. Les éclisses sont chantournées dans un seul bloc de noyer. Le bouton est pris dans la masse.

Les clefs, comme le cordier, sont en buis teinté. Ce dernier présente un décor en ajour d’un motif trilobé et d’un trou circulaire. Le chevillier plat et chantourné est très légèrement renversé, ce qui est à peine suffisant pour donner au passage des cordes sur le sillet, l’angle indispensable.

Comme dans bien d’autres cas chez Tolbecque, les bois utilisés sont des chutes provenant de la fabrication d’autres instruments. Ainsi, le dos de cette vihuèle résulte de l’assemblage de deux fragments d’érable, de dimensions inégales dont l’un à très belles ondes assez larges nous rappelle le dos des violoncelles qu’il a construits à partir, sans doute, d’une même bille. La table, elle-même en deux morceaux inégaux, présente des piqûres anciennes préexistantes au travail du luthier. La même remarque vaut pour le noyer des éclisses. Il s’agit d’une habitude fréquente chez notre luthier. Le vernis brun orangé a été patiné et vieilli.

On connaît toute une série d’instruments pratiquement identiques dus à Tolbecque lui-même et ne présentant parfois que d’infimes variantes entre eux : longueur de la touche, inclinaison du manche, voûte plus ou moins marquée.