Bécassine s'interroge
- 2013.7.6Figurine 6/6, n°786/1500. Il s'agit de 6 figurines de collection représentant Bécassine à différents âges de la vie, réalisées en résine peinte dans les années 2000, par Leblon - Delienne (collectif).
Parallèlement à une parution pléthorique de revues et d’albums de bande dessinée, existe une autre production dénommée « para-BD », à savoir tous les objets dérivés, figurines, statuettes, parfois statues, que des officines spécialisées éditent en quantité limitée pour un cercle assez restreint d’amateurs, en Europe et aux Etats-Unis.
Ces objets constituent un témoignage important de la fortune critique de la bande dessinée éditée sur support livresque et de son succès populaire parfois immense, au point que se fasse jour l’opportunité, voire la nécessité de la matérialisation de ses héros en trois dimensions.
Le musée a saisi l’occasion d’une acquisition d’une série de 6 figurines à moindre coût, en profitant des soldes de la librairie de la Cité, ce qui lui a permis d’acheter des objets en très bon état, bien moins onéreux que ceux repérables sur le marché, et à tarif réduit.
Ont été ainsi collectées 6 effigies en résine peinte créées par la firme LEBLON-DELIENNE et issues de l’univers de Bécassine. Les représentations de ce premier personnage féminin récurrent de l’histoire de la bande dessinée se fondent ici sur l’illustration de la thématique des âges de la vie et réitèrent en cela la longue suite des aventures et mésaventures de l’héroïne bretonne, de son âge le plus tendre jusqu’à sa maturité.
Apparue le 2 février 1905 dans le premier numéro de La Semaine de Suzette, magazine pour fillettes, la première histoire, écrite par Jacqueline Rivière, rédactrice en chef du magazine, et dessinée par Joseph Pinchon (1871-1953), aurait relaté une bévue commise par la bonne bretonne de l'auteur. Cette version de la naissance littéraire de Bécassine est cependant infirmée par Pinchon, qui relate que le fondateur de La Semaine de Suzette, Maurice Languereau, lui aurait demandé dès 1904 d'illustrer « l'histoire d'une petite Bretonne à son départ de village pour venir se placer à Paris ». Quoi qu’il en soit, les premières pages de Bécassine ont rencontré un tel succès que de nouvelles planches leur ont succédé régulièrement.
À partir de 1913, Bécassine, dont on apprend à cette occasion le vrai nom, Annaïck Labornez, devient la protagoniste de récits beaucoup plus structurés, toujours dessinés par Pinchon mais dont les scénarios sont l'œuvre de Caumery, pseudonyme de Maurice Languereau, neveu et associé d'Henri Gautier dans la maison d'édition Gautier-Languereau, éditrice de la Semaine de Suzette. De 1913 à 1952 sont ainsi parues plusieurs aventures de Bécassine, toutes dessinées par Pinchon (sauf deux, dues à Édouard Zier) et scénarisées par Maurice Languereau jusqu'en 1941 (année de son décès), remplacé, de 1948 à 1950, par d'autres personnes signant « Caumery ». D'autres albums et recueils sont parus après la mort de Pinchon en 1953, notamment une série dessinée par Trubert à partir de 1959.
Si le personnage de Bécassine tel qu'il transparaît à travers la plupart des albums a pu sembler à beaucoup témoigner d’une vision négative de la bourgeoisie parisienne vis-à-vis du menu peuple breton, bien des éléments du récit s’élèvent d’eux-mêmes contre cette vue : on retrouve « la petite Bretonne au cœur d'or » en motocyclette, en aéroplane, en automobile, elle est confrontée au téléphone, escalade les Alpes, conduit des voitures, pilote un avion et s'essaye au cinéma, moderne et trépidante « malgré sa coiffe blanche et son parapluie rouge ».
Survenue trois ans avant celle de Les Pieds Nickelés, la naissance de Bécassine est aussi celle de la bande dessinée moderne, et effectue la transition entre les histoires illustrées et la vraie bande dessinée. Son style de dessin, au trait rond, vif et moderne, a pu inspirer par la suite une ligne graphique, la ligne claire, dont on reconnaît l’incarnation la plus fameuse sous les traits de Tintin.
Les 6 figurines collectées pourront donc témoigner de la richesse contrastée de cet univers prenant place dans le parcours permanent du musée, en résonance volumétrique avec les œuvres graphiques et les imprimés constituant les rotations trisannuelles en deux dimensions.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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