ornement - H.1814

Ces deux ornements ont le même principe de composition mais sont différents. Plusieurs demi-plumes marrons et blanches ont été coupées pour de garder que la queue et le premier tiers de la plume dans un cas et la plume presque entière dans le second. Elles sont maintenues ensemble par des ligatures en fibres enroulées autour des queues. L’un des ornements est double dans la mesure où deux groupes de plumes sont ligaturés séparément au-dessus de la queue.

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h


Caractéristiques

Numéro d’inventaire
H.1814
Domaine
ethnologie - danse
Dénomination
ornement
Lieu de découverte - de collecte
Nouvelle Irlande (Nouvelle-Irlande, île)
Date de découverte
Entre 1893 et 1898
Précisions sur la collecte

  Partis à l’origine pour deux ans dans l’espoir de rejoindre Vienne depuis San Francisco, leur première étape fut Hawaï après 17 jours de navigation. Malgré la désertion de leur équipage, ils reprennent la mer au mois de décembre pour se rendre à Tahiti où ils y séjourneront trois mois. Ils rejoignent ensuite les Samoa en juillet 1894 et sont accueillis par Robert Louis Stevenson. Six mois plus tard, ils atteignent Sydney puis reprennent la mer vers le Japon en juin de l’année suivante. Auparavant, ils passent par les îles Salomon et l’archipel Bismarck. En mai 1896, ils font escale à Yokohama puis Kobe en juillet 1897. Au cours de cette année, Eila Haggin retourne à New York au chevet de sa mère. Elle profite de ce séjour pour divulguer à la presse, une partie de ses aventures et de ses impressions concernant les populations rencontrées ; elle regrette notamment de ne pas avoir vécu des situations particulièrement excitantes bien que les personnes rencontrées aient été très aimables. Mais une partie de leurs escales se cantonne aux ambassades et aux réceptions. En avril 1898, elle rejoint son époux à Hong Kong. Ils se rendent le mois suivant à Manille où l’armée américaine affronte l’armée espagnole. En juin 1898, ils atteignent Bornéo, puis en octobre de la même année, Singapore. Epuisée par le voyage et en conflit avec son époux, Eila repart définitivement aux Etats-Unis. Festetics poursuit son périple en cheminant vers l’Océan indien. Il atteint le Sri lanka en juin 1899 après une escale à Sumatra. Mais son aventure s’achève le 11 février 1900 sur l’île de Minicoy aux Maldives. Il fait remorquer son bateau et sa cargaison jusqu’à Vienne. Il s’atèle ensuite à la rédaction des récits de son voyage qui paraîtront dans un ouvrage de deux tomes Chez les cannibales. Huit ans de croisière dans le pacifique à bord du yacht le Tolna et Vers l’écueil de Minicoy. Il transmet en outre la grande majorité de ses objets (1600) au Musée national de Budapest.

 

              Les collections de La Rochelle

 

 L’acquisition de ses collections par le muséum résulte d’un concours de circonstances particulier. En effet, peu avant la première guerre mondiale, le comte projette à nouveau de voyager avec sa seconde épouse et sa fille vers le Pacifique depuis Marseille. C’est sur le TolnaII qu’il prend la mer mais en 1914, se trouvant au large de la côte d’Azur, il est intercepté par des militaires français. En raison de sa nationalité autrichienne d’adoption, il fut arrêté tandis que sa femme et sa fille purent rejoindre les Etats-Unis. Après avoir obtenu sa libération sous condition de ne plus revenir en France, son bateau ainsi que sa propriété de famille de la côte sont mis sous séquestre par l’état français. De retour aux Etats-Unis et jusqu’à son décès en 1943, il n’aura de cesse de vouloir récupérer en vain ses biens. Or, sa maison familiale française conservait un certain nombre d’objets de son premier voyage. C’est le célèbre amateur d’art Stephen Chauvet qui en fit l’acquisition peu de temps après la mise sous séquestre. Il s’en sépara ensuite au profit d’antiquaires, du Musée de l’Homme et surtout du Muséum de La Rochelle dirigé alors par son ami Etienne Loppé en 1929 et en 1947.

E.P.E.

 

 

La collection du Comte Festetics de Tolna du Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle

 

La centaine d’objets ayant appartenu au Comte Festetics de Tolna et aujourd’hui conservés au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle ont été acquis au cours de la première moitié du XXè siècle sous la direction du conservateur Etienne Loppé. Comme l’a mentionné Roger Boulay dans sa préface, Etienne Loppé, médecin de formation, a entretenu une très longue amitié avec l’amateur d’art Stephen Chauvet, rencontré lors de leur première année de médecine à Paris. Après avoir côtoyé les mêmes cercles scientifiques au cours de leurs jeunes années, notamment la Société Préhistorique Française et la Société d’Anthropologie de Paris, ils poursuivent leurs échanges intellectuels et de collections, une fois l’installation de Loppé à La Rochelle à partir de 1913.

 

            C’est en 1929, que Chauvet propose pour la première fois à son ami, d’acquérir des objets de la collection Festetics[1]. Ce premier échange est consigné dans le procès-verbal de la Société des Sciences naturelles de la Charente-Maritime du 12 octobre 1929 en ces termes :

 

« Voici la superbe collection ethnographique océanienne offerte par M. Le Dr Stephen Chauvet. Toutes les pièces qui la composent ont été recueillies par un riche hongrois, le comte Festetics de Tolna, au cours d’une croisière de huit ans en Océanie sur un petit voilier. La plupart provient des îles de l’Archipel Bismarck où le navigateur a séjourné plusieurs années. La diversité, le grand nombre, l’ancienneté authentique de tous ces objets, que M. Le dr Loppé nous montre avec plaisir, en font un trésor d’une valeur inestimable. Les armes sont largement représentées par des boucliers, des flèches et des lances à pointe barbelée, des lances en obsidienne. Les ornements sont nombreux : bracelets et colliers ainsi que les pièces de vêtements. Deux colonnes, taillées en plein bois, ornées de figures drôlement stylisées se dressaient sur la place où les indigènes se livraient à leurs danses. »

 

D’autres échanges interviendront jusqu’au décès de Chauvet en 1950[2] puis sa veuve fera un dernier don en 1952. Chauvet expliquait sa démarche en 1940 de la manière suivante :

 

"pour que les pièces si rares que Festetics de Tolna a rapportées, pièces qu'on ne trouvera plus jamais dans les Iles, et qu'au surplus on verra moins en Europe, dorénavant, avec la cherté des transports, des intermédiaires, etc… qui rendra toutes ces choses hors de prix ; pour que dis-je, elles puissent figurer dans un Musée français, et dans un musée où elles ne risquent pas, comme au Trocadéro, d'être démolies par les bombardements, je suis disposé, non seulement à te faire des conditions spéciales, mais à perdre sur mes prix d'achats, à condition que tu consacres une notable partie de ton crédit d'achat aux dites pièces, de manière à ce que, tant qu'à faire, les principales se trouvent hors de danger dans ton musée."

 

(courrier de Chauvet à Loppé le 27/02/1940).

 

 La collection Festetics que conserve aujourd’hui le muséum de La Rochelle constitue en effet un des plus beaux ensemble parmi les 1650 objets du fonds océanien.

Boulay et Patole-Edoumba, 2007.

 

Précisions sur l'utilisation

Ornement utilisé lors de certaines danses.

Matière
fibre végétale - plume
Dimensions et formes
H. 11 ; D. 6
Localisation de l'objet
museum d'Histoire Naturelle (La Rochelle, bât.)
Propriétaire, type de propriété
La Rochelle, propriété de la commune
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
don, 1929
Précisions administratives
Rec_MHNLR
Collecteur
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Lieu de découverte
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Date de découverte
1893
Précisions sur la découverte

  Partis à l’origine pour deux ans dans l’espoir de rejoindre Vienne depuis San Francisco, leur première étape fut Hawaï après 17 jours de navigation. Malgré la désertion de leur équipage, ils reprennent la mer au mois de décembre pour se rendre à Tahiti où ils y séjourneront trois mois. Ils rejoignent ensuite les Samoa en juillet 1894 et sont accueillis par Robert Louis Stevenson. Six mois plus tard, ils atteignent Sydney puis reprennent la mer vers le Japon en juin de l’année suivante. Auparavant, ils passent par les îles Salomon et l’archipel Bismarck. En mai 1896, ils font escale à Yokohama puis Kobe en juillet 1897. Au cours de cette année, Eila Haggin retourne à New York au chevet de sa mère. Elle profite de ce séjour pour divulguer à la presse, une partie de ses aventures et de ses impressions concernant les populations rencontrées ; elle regrette notamment de ne pas avoir vécu des situations particulièrement excitantes bien que les personnes rencontrées aient été très aimables. Mais une partie de leurs escales se cantonne aux ambassades et aux réceptions. En avril 1898, elle rejoint son époux à Hong Kong. Ils se rendent le mois suivant à Manille où l’armée américaine affronte l’armée espagnole. En juin 1898, ils atteignent Bornéo, puis en octobre de la même année, Singapore. Epuisée par le voyage et en conflit avec son époux, Eila repart définitivement aux Etats-Unis. Festetics poursuit son périple en cheminant vers l’Océan indien. Il atteint le Sri lanka en juin 1899 après une escale à Sumatra. Mais son aventure s’achève le 11 février 1900 sur l’île de Minicoy aux Maldives. Il fait remorquer son bateau et sa cargaison jusqu’à Vienne. Il s’atèle ensuite à la rédaction des récits de son voyage qui paraîtront dans un ouvrage de deux tomes Chez les cannibales. Huit ans de croisière dans le pacifique à bord du yacht le Tolna et Vers l’écueil de Minicoy. Il transmet en outre la grande majorité de ses objets (1600) au Musée national de Budapest.

 

              Les collections de La Rochelle

 

 L’acquisition de ses collections par le muséum résulte d’un concours de circonstances particulier. En effet, peu avant la première guerre mondiale, le comte projette à nouveau de voyager avec sa seconde épouse et sa fille vers le Pacifique depuis Marseille. C’est sur le TolnaII qu’il prend la mer mais en 1914, se trouvant au large de la côte d’Azur, il est intercepté par des militaires français. En raison de sa nationalité autrichienne d’adoption, il fut arrêté tandis que sa femme et sa fille purent rejoindre les Etats-Unis. Après avoir obtenu sa libération sous condition de ne plus revenir en France, son bateau ainsi que sa propriété de famille de la côte sont mis sous séquestre par l’état français. De retour aux Etats-Unis et jusqu’à son décès en 1943, il n’aura de cesse de vouloir récupérer en vain ses biens. Or, sa maison familiale française conservait un certain nombre d’objets de son premier voyage. C’est le célèbre amateur d’art Stephen Chauvet qui en fit l’acquisition peu de temps après la mise sous séquestre. Il s’en sépara ensuite au profit d’antiquaires, du Musée de l’Homme et surtout du Muséum de La Rochelle dirigé alors par son ami Etienne Loppé en 1929 et en 1947.

E.P.E.

 

 

La collection du Comte Festetics de Tolna du Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle

 

La centaine d’objets ayant appartenu au Comte Festetics de Tolna et aujourd’hui conservés au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle ont été acquis au cours de la première moitié du XXè siècle sous la direction du conservateur Etienne Loppé. Comme l’a mentionné Roger Boulay dans sa préface, Etienne Loppé, médecin de formation, a entretenu une très longue amitié avec l’amateur d’art Stephen Chauvet, rencontré lors de leur première année de médecine à Paris. Après avoir côtoyé les mêmes cercles scientifiques au cours de leurs jeunes années, notamment la Société Préhistorique Française et la Société d’Anthropologie de Paris, ils poursuivent leurs échanges intellectuels et de collections, une fois l’installation de Loppé à La Rochelle à partir de 1913.

 

            C’est en 1929, que Chauvet propose pour la première fois à son ami, d’acquérir des objets de la collection Festetics[1]. Ce premier échange est consigné dans le procès-verbal de la Société des Sciences naturelles de la Charente-Maritime du 12 octobre 1929 en ces termes :

 

« Voici la superbe collection ethnographique océanienne offerte par M. Le Dr Stephen Chauvet. Toutes les pièces qui la composent ont été recueillies par un riche hongrois, le comte Festetics de Tolna, au cours d’une croisière de huit ans en Océanie sur un petit voilier. La plupart provient des îles de l’Archipel Bismarck où le navigateur a séjourné plusieurs années. La diversité, le grand nombre, l’ancienneté authentique de tous ces objets, que M. Le dr Loppé nous montre avec plaisir, en font un trésor d’une valeur inestimable. Les armes sont largement représentées par des boucliers, des flèches et des lances à pointe barbelée, des lances en obsidienne. Les ornements sont nombreux : bracelets et colliers ainsi que les pièces de vêtements. Deux colonnes, taillées en plein bois, ornées de figures drôlement stylisées se dressaient sur la place où les indigènes se livraient à leurs danses. »

 

D’autres échanges interviendront jusqu’au décès de Chauvet en 1950[2] puis sa veuve fera un dernier don en 1952. Chauvet expliquait sa démarche en 1940 de la manière suivante :

 

"pour que les pièces si rares que Festetics de Tolna a rapportées, pièces qu'on ne trouvera plus jamais dans les Iles, et qu'au surplus on verra moins en Europe, dorénavant, avec la cherté des transports, des intermédiaires, etc… qui rendra toutes ces choses hors de prix ; pour que dis-je, elles puissent figurer dans un Musée français, et dans un musée où elles ne risquent pas, comme au Trocadéro, d'être démolies par les bombardements, je suis disposé, non seulement à te faire des conditions spéciales, mais à perdre sur mes prix d'achats, à condition que tu consacres une notable partie de ton crédit d'achat aux dites pièces, de manière à ce que, tant qu'à faire, les principales se trouvent hors de danger dans ton musée."

 

(courrier de Chauvet à Loppé le 27/02/1940).

 

 La collection Festetics que conserve aujourd’hui le muséum de La Rochelle constitue en effet un des plus beaux ensemble parmi les 1650 objets du fonds océanien.

Boulay et Patole-Edoumba, 2007.

 


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