Planche originale, tome 3, page 47.

Disparu en janvier 2013, Patrice Caillot avait constitué sur plusieurs décennies une remarquable collection d’originaux et d’imprimés de bande dessinée.

Conservateur à la Bibliothèque nationale, il avait suivi les cours de bande dessinée de Pierre Couperie à l’EHESS. Il avait peu écrit (quelques articles très bien documentés dans le Collectionneur de bandes dessinées) mais beaucoup aidé les chercheurs et journalistes qui trouvaient en lui un interlocuteur rigoureux, disponible et sûr.

La collection de planches originales et d’imprimés qu’il avait constituée et dont il a fait don au musée de la Bande dessinée est essentiellement consacrée à l’histoire de la bande dessinée française et belge, pour laquelle il témoignait d’une connaissance à la fois éclectique et encyclopédique, se passionnant autant pour les grands noms (Calvo, Bretécher, Forest, F’Murr, Giffey, Gotlib…) que pour de remarquables dessinateurs parfaitement inconnus qui œuvraient dans les publications bon marché du type récit complet ou petit format. Dans ces deux dernières catégories, on signalera l’important lot de planches de Cari et les belles couvertures en couleur de Raph Mac (alias Marcello). Chinant dans les échoppes spécialisées, enchérissant dans les ventes aux enchères, Patrice Caillot a rassemblé un ensemble éclectique qui raconte une certaine histoire de la bande dessinée française et belge, délaissant les plus grands noms au profit d’auteurs qui ont en commun l’humour et un certain classicisme, qu’il soit inspiré par l’esthétisme belge des journaux Spirou et Tintin ou les grandes séries réalistes de l’âge d’or américain. Très au fait du travail de documentation des œuvres, Patrice Caillot s’est efforcé, la plupart du temps avec succès, de trouver un exemplaire de la publication pour laquelle chacune des planches et illustrations avait été dessinée.

Cohérent et cependant diversifié, le fonds Patrice Caillot est un apport remarquable aux collections du musée de la Bande dessinée.