Sans titre

- 2015.7.8
Baudoin Edmond

Carte dédicacée par l'auteur, Edmond Baudoin, au donateur, Maël Rannou.

Une femme passe derrière du linge étendu sur un fil.

 

Né en 1989, Maël Rannou est le fondateur des éditions l'Egouttoir et du fanzine Gorgonzola (prix Alterna'Lyon 2011), actif depuis 2004. En sept ans il a publié plus de 150 auteurs de treize pays différents, faisant côtoyer amateurs et professionnels reconnus dans le même esprit de recherche et de liberté. En parallèle, il publie des articles et entretiens au sein de différentes revues (Jade, Comix Club, L'Indispensable) et sites web (Du9, Bodoi, Angles de vue). Il est occasionnellement réalisateur et développe une activité de scénariste avec différents dessinateurs. Il a entre autres collaboré avec Yvang, Joanna Hellgren ou Emmanuel Reuzé, qui dessine Valaida Snow, son premier album professionnel, publié dans la prestigieuse collection "BDJazz". Outre toutes ses activités, il est étudiant bibliothécaire.

 

Maël Rannou offre au musée un lot de planches très éclectique tant au niveau des auteurs, des thèmes, que des périodes concernées. Ceci dû à la personnalité même du donateur qui côtoie de nombreux dessinateurs et est un collectionneur averti. En témoigne la carte d’Edmond Baudoin, un dessin que l’artiste lui a adressé en complément de la version informatique qu’il possédait déjà et qu’il offre à son tour au musée.

 

Ce don peut être divisé en quatre lots :

 

Un premier lot d’œuvres datant du début du 20ème siècle, dues à Maurice Radiguet, Robert Gring et Emile-Joseph Porphyre Pinchon. Parmi ces planches, celle de Maurice Radiguet vient compléter le fonds de dix planches déjà présentes dans les collections du musée, principalement des estampes populaires (fonds Quantin). Maurice Radiguet, (1866 – 1941) aussi connu sous le pseudonyme de Rad, est un illustrateur, caricaturiste et auteur de bande dessinée français. Il est croquisted'audience, et réalise des planches pour la Maison Quantin.[] Ses dessins paraissent dans nombre de revues satiriques parisiennes : Le Rire, Fantasio, Guignol, Pierrot, Le Bon Vivant, La Jeunesse illustrée, Les Belles Images, L'Almanach Vermot, ainsi que dans des quotidiens tels Le Journal, Le Matin. Il a eu en charge l'illustration complète de trente-neuf numéros de La Vie parisienne et le journal Jugend de Munich publia parfois ses caricatures[]. De styles très variés, ses dessins sont parfois proches de l'esthétique des artistes de la Revue blanche. Sa collaboration à la revue anarchiste L'Assiette au beurre nous révèle la part sombre de son humour.

 

Le second lot se compose d’œuvres issues de dessinateurs ayant tous collaborés au Journal de Spirou : Maurice Rosy, Francis, Raoul Cauvin et Franquin. Le musée possède divers scénarios de Raoul Cauvin : Pierre Tombal, Les Tuniques Bleues, Pauvre Lampil… mais aucun de l’Agent 212, ce qui comble cette lacune. Même chose concernant Franquin, le rhodoïd offert de la série des Tifous s’intègre au fonds déjà présent de planches originales et d’objets dérivés. La planche humoristique de Francis Bertrand, dessinateur belge (1937 – 1994) est la première à intégrer les collections du musée. Auteur principalement connu pour la série Marc Lebut et son voisin. Il faut également signaler les trois planches originales de Maurice Rosy (1927-2013), personnage brillant, actuellement absent des collections du musée. Entre 1953 et 1972, Maurice Rosy a accompagné comme donneur d'idées, directeur artistique ou scénariste, deux décennies exceptionnelles pour les Éditions Dupuis. On lui doit les personnages de Monsieur Choc, Bobo, Attila,... Ainsi que de nombreuses trouvailles graphiques qui ont marqué l'histoire de Spirou et de la bande dessinée. Au début des années 1970, Maurice Rosy tourne le dos à la bande dessinée pour entamer une seconde vie à Paris, où il devient illustrateur et graphiste pour la publicité, l'édition jeunesse et la presse quotidienne. Éternel curieux et expérimentateur, Maurice Rosy s'était pris de passion pour le dessin sur iPad. La veille de son décès survenu le 23 février 2013, il avait tracé sur son cahier ces derniers mots, comme un magnifique testament : "Des images, toujours des images".

 

Un troisième lot regroupe des œuvres réalisées dans le premier quart du 21ème siècle par de jeunes auteurs contemporains : Dav, Iris, Gotpower, Christophe Gaultier, Alex Baladi, Terreur Graphique, Archie ou Stéphane Doisnel et Benjamin Monti. Parmi cette production, à noter la présence d’une planche originale de Terreur Graphique. Un style expressif, de l’humour noir et des références aux personnalités du monde politique ainsi qu’aux héros de BD. Né en 1977, Fred Lassagne dit Terreur Graphique est, selon la formule consacrée, un jeune qui monte. Il participe à plusieurs fanzines et réalise de nombreuses affiches de concerts []avant de participer à la création des éditions Vide Cocagne. Parallèlement, il commence à publier dans Psikopat puis L’Écho des savanes et Fluide glacial et lance plusieurs blogs, notamment La musique actuelle pour les nuls avec Dampremy Jack pour Les Inrocks et le tumblr Make my day, punk ![] À partir de 2010 il publie très régulièrement des albums chez des éditeurs alternatifs tout en continuant à être présent dans la presse et sur internet. Amateur d'humour potache, tirant volontiers sur le gore et l'humour trash, il explore une veine plus intimiste et introspective aux éditions 6 pieds sous terre. En 2011 il lance la revue Alimentation généraleaux éditions Vide Cocagne, le no1 est sélectionné pour le Prix de la bande dessinée alternative lors du festival d'Angoulême 2012. En octobre 2012, il reçoit le Prix coup de cœur du festival Quai des bulles de Saint-Malo.

 

Enfin, le quatrième lot rassemble des œuvres « inclassables », réalisées par les auteurs Greg, Edmond Baudoin, Frank, Michel Faure, Pica et Mel Casson. A noter, le crayonné de la série jeunesse Smith et Wesson, par Pierre Tranchand. Un dessin très nerveux, fouillé qui contraste avec le rendu final de ses dessins à la ligne limpide. Né en 1953, Pierre Tranchand dit Pica obtient son diplôme d’architecte en 1977, puis devient dessinateur professionnel de bandes dessinées en 1978. Il a publié près de 3000 pages dans divers journaux : Djin, Trio, Pistil, Formule 1, Pif, Tintin, Circus, Gomme, Triolo, Hello Dédé, le Journal de Mickey, Spirou, Chut! je lis. Il dessine actuellement L’École Abracadabra, sur un scénario de François Corteggiani, pour le Journal de Mickey, à raison d’un gag par semaine. Ces gags sont repris en album chez Dargaud. Il travaille également pour Spirou, où il anime Les poules à lier sur des scénarios de G. Bouchard. Il réalise en outre de nombreux travaux pour des grandes marques et chaînes de magasins. Avec Pierre Bouchard au scénario, il a publié chez Casterman la série Croco et Fastefoude. Pica a aussi publié une série intitulée : Les profs, dont le premier album, Interro surprise aux éditions Bamboo a obtenu l'Alphart Jeunesse à Angoulême en 2001.

 

Dans un autre style, le strip de Mel Casson et Bill Yates. Il s’agit d’une reprise de la série américaine Redeye, en français, La tribu terrible créée parle dessinateur américain Gordon Bess (1929-1989) à partir de 1967, et dont le musée possède quatre strips originaux. En 1988, Gordon Bess transmet son œuvre au duo Mel Casson (1920 -2008) (dessin) / Bill Yates (1921-2001) (scénario) jusqu’en 1999, date à laquelle ce dernier abandonne la série. Mel Casson reprend seul la série (dessin et scénario) jusqu’à sa mort en 2008. Redeye narre les aventures d'un chef de tribu indienne, de sa famille et des familiers de la tribu. L'une des particularités de cette série, c'est que les animaux parlent entre eux, tout comme les plantes et les minéraux. La série n'est pas totalement fixée dans le temps : elle comporte à la fois des scènes de l'Ouest ancien à l'époque de la cavalerie américaine, à la fin du XIXe siècle, mais aussi des scènes qui pourraient avoir lieu jusqu'au moins avant la deuxième guerre mondiale.

 

Publiée dans Tintin de 1969 à 1988, La Tribu terrible avait une certaine popularité auprès du lectorat du magazine et était appréciée par les critiques de langue française. Le recueil de gags publié par Le Lombard en 1975 a d'ailleurs obtenu le prix de la Meilleure œuvre comique étrangère au festival d'Angoulême en 1976.

 

On a là un exemple réussi de « passage de flambeau » entre dessinateurs, pertinent à présenter dans la section du parcours permanent dédié à la bande dessinée américaine.

 

 

 

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h


Caractéristiques

Numéro d’inventaire
2015.7.8
Domaine
bande dessinée
Dénomination
carte
Titre

Sans titre

Auteur, exécutant
Baudoin Edmond - dessinateur
Date d'exécution
Avant 2010
Siècle ou millénaire
4e quart 20e siècle - 1er quart 21e siècle
Matière
papier
Technique
encre de Chine - peinture acrylique
Dimensions et formes
H. 21 ; l. 29,7
Type d’inscription
dédicace - signature
Transcription des inscriptions

Bonjour Maël | Voici l'original de ce | que tu as eu sur ton | ordinateur. | Amitié | Edmond Baudoin (h.d.)

BAUDOIN (b.m.)

Sujet représenté
jeune femme - chevelure longue - rouge - corde à linge - linge de maison - arbre
Localisation de l'objet
musée de la bande dessinée (Angoulême, bât.)
Propriétaire, type de propriété
Angoulême, propriété de la commune
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
don, 30.01.2014
Service gestionnaire
la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Avis des instance scientifiques
Commission scientifique inter-régionale d'acquisition des musées de France, Limousin_Poitou-Charentes, 11.06.2015 (favorable)
Ancienne appartenance
Rannou Maël - Avant 30.01.2014

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, musée de la bande dessinée, CIBDI

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