Dragon et cavalier
- 2011.0.13.1Ce Dragon et cavalier a été légué à la fin du 19e siècle à la Société des Antiquaires de l’Ouest (SAO) par le collectionneur François Radegonde Rupert de Chièvres. Il est entré par la suite dans les collections de la Ville de Poitiers lors de la cession des objets de la SAO à cette dernière, en 1947.
Le corps du dragon, fait de tôles peintes en alliage ferreux, porte un canon à amorces dont la bouche à feu est visible entre les petites ailes arrière. La partie basse de la mâchoire ainsi que la langue sont mobiles. Les pattes avant sont en bois (comme les yeux), et montées sur roulettes.
Le corps du cavalier est lui aussi en métal. Sa tête, ses mains et ses chaussures sont en bois. Fixé sur le dos du dragon grâce à son manteau rouge s’emboîtant sur le corps de la bête, il peut lever les mains, agiter la baguette avec laquelle il semble mener l'animal et tourner la tête. Son chapeau est creux. L’arrière de son manteau présente un ensemble de perforations formant un triangle.
Le désassemblage des deux sujets révèle la présence de platines, poulies, ficelles et tiges permettant leur mise en mouvement et l’activation du canon.
La technique de fabrication ainsi que les matériaux utilisés (tôles en alliage ferreux découpées, mises en forme et assemblées par des vis, des clous, rivets et écrous) participent depuis la fin du Moyen-Age à la diffusion de l'articulation et favorisera la création de jouets mécaniques notamment à Nuremberg en Allemagne, jusqu’à la fin du 19e siècle.
L'origine et l'usage de cet automate demeurent inconnus. Il s’agit probablement d’un objet de réjouissance, comme ceux utilisés lors des kermesses de la Saint-Georges (dont le cavalier n’a ici pas les attributs), de carnavals (combat de Carnaval et Carême) et autres fêtes des fous, ce qui expliquerait en partie la présence du personnage costumé, fantaisiste, et d’un canon (peut-être à feu ou à confettis) sur la bête, la bouche de l’animal laissait probablement échapper de la fumée.
En ce sens, il fait le lien entre les traditions festives et processionnelles poitevines (avec la Grand’ Goule) terre de naissance de François Radegonde Rupert de Chièvres et celles des terres originelles présumées de la famille de Chièvres¹, ville francophone de Belgique située en région wallonne dans la province de Hainaut, proche de Mons et de sa fameuse Ducasse².
Restaurée entre 2018 et 2022 par les élèves restaurateurs de l’Institut national du patrimoine à Paris, cette œuvre va retrouver sa place auprès de la Grand’ Goule au sein du parcours permanent d'exposition.
1-Dictionnaire historique et généalogique des familles de l'ancien Poitou, Henri Beauchet-Filleau, 1895, tome 2, p. 462.
2-Chaque année, lors du week-end de la Trinité, ont lieu les festivités de la Ducasse de Mons reconnues depuis 2005 « chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité » par l'UNESCO et dont les plus anciennes remontent au 14e siècle. La Ducasse comprend deux parties importantes : la procession et la descente de la châsse de sainte Waudru et Le combat de Saint-Georges et du Dragon, dit de Lumeçon.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Dragon et cavalier