Joseph Bardou, fabricant de papier à cigarettes a choisi pour représenter sa nouvelle marque « Le Nil » (déposé le 13 mai 1887) un animal mythique et exotique : l'éléphant. Ce choix s'appuie sur deux principes, la symbolique de l'animal et l'époque. A la fin du XIXème siècle, tout ce qui touche au tabac est intimement lié à la mode orientalisante qui balaie toute l'Europe depuis 1830 et l'éléphant correspond tout à fait à ce style. Enfin, cet animal est emblématique de force et de longévité.

A ses débuts vers 1890, l'éléphant était chaussé de bottes, il évoluait dans un décor pseudo-égyptien (palmiers, sphinx et pyramides) et tenait entre sa trompe et sa queue une banderole où, bien entendu, était inscrit le slogan Je ne fume que Le Nil. Quelques années plus tard, l'éléphant a perdu ses bottes ; puis en 1912, Leonetto Cappiello a remodelé cet éléphant lui donnant un nouveau dynamisme : en mouvement, il gambade joyeusement , la gueule ouverte, la trompe en l'air et porte sur son dos une grande cape rouge. Vers 1935, la société Bardou a fait réaliser un éléphant mécanique : un astucieux mécanisme d'horlogerie placé derrière le dos de l'animal lui permet de remuer la tête.