La Justice et la Vengeance divine poursuivant le crime
- 2014.7.46Poursuite punitive dans un paysage rocheux. Le coupable, personnage épais au faciès brutal inspiré de l'empereur romain Caracalla, est la proie d'une implacable fatalité qui se dévoile, dans un ciel déchiré de nuages noirs, à la lumière de la lune. Personnages en mouvement. La Justice et la Vengeance divine sont de grandes figures volantes, associées dans la poursuite du Crime. La Justice, qui tient la balance repliée (signifiant que l’affaire est réglée) et brandit le glaive, s’impose. Par contre, les cheveux flottants et la bouche hurlante de la Vengeance divine qui s’apprête à saisir le coupable, traduisent la colère. Le Crime est un homme d’âge mur qui se retourne dans sa fuite. Plus que le poignard et la bourse qu’il tient, c’est son aspect physique qui suggère sa culpabilité (visage ingrat, silhouette trapue). Le flottement de ses cheveux montre qu’une force surnaturelle contrarie sa course. La victime a les traits d’un jeune homme, présenté de face, les bras étendus. Sa nudité montre sa fragilité et son innocence. La lumière renforce l’effet dramatique. L’éclairage lunaire souligne le profil de la Justice et les courbes du corps inerte. La lumière rougeoyante du flambeau de la Vengeance donne à son visage un air fantastique et éclabousse le buste du Crime qui se meut dans l’ombre.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
La Justice et la Vengeance divine poursuivant le crime
C'est en 1804 que Nicolas Frochot, préfet de la Seine, passe commande au peintre Prud'hon d'un tableau destiné à la salle du tribunal criminel - l'équivalent de notre actuelle cour d'assises, au Palais de Justice de Paris. L'artiste conçoit deux projets mettant en scène les quatre mêmes figures : Thémis, la Justice, Némésis, la Vengeance divine, le Crime, la Victime. C'est la seconde version, d'une rare éloquence dramatique, qui est retenue. De par sa destination, cette allégorie devait frapper les esprits, donner "à l'âme une commotion" écrivait Prud'hon qui définissait ainsi son projet : "La Justice divine poursuit constamment le Crime ; il ne lui échappe jamais. Couvert des voiles de la nuit, dans un lieu écarté et sauvage, le Crime cupide égorge une Victime, s'empare de son or et regarde encore si un reste de vie ne servirait pas à déceler son forfait. L'insensé ! Il ne voit pas que Némesis, cette agente terrible de la Justice, comme un vautour fondant sur sa proie, le poursuit, va l'atteindre et le livrer à son inflexible compagne..." (...)
L'ébauche est achevée en 1806 et le tableau exposé au Salon de 1808 où Napoléon décore Prud'hon de la Légion d'honneur. Fait rare, la caricature politique s'empare ensuite de cette oeuvre à succès, remplaçant la figure du Crime par celle de l'Empereur. Le tableau de Prud'hon est installé au Palais de Justice en 1809, présenté à l'exposition des prix décennaux de 1810, à nouveau au Salon de 1814 et finalement remis à l'artiste après la chute de l'Empire. Conservé au musée du Luxembourg à partir de 1818, il entra dans les collections du Louvre à la mort de Prud'hon en 1823. Karine Huguenaud
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