Support d'encrier artisanal (artisanat des tranchées) constitué d'un couvercle articulé se rabattant par une charnière sur un socle dans lequel venait s'insérer un récipient de verre contenant l'encre. Le couvercle est un casque Adrian M 1915 miniature constitué de feuilles d'aluminium découpées, mises en forme et assemblées par des rivets. Peint en gris-souris, il possède un cimier et il est orné au dessus de la visière de l'attribut caractéristique de l'infanterie: une grenade surmontée d'une flamme. Il est équipé d'une jugulaire en cuir avec une boucle carrée. Le socle en laiton estampé est probablement un ornement de médaillon de photo récupéré et détourné. Il est orné d'une croix de guerre avec de part et d'autre une lance et un drapeau.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
Artisanat des tranchées:
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la durée des conflits est en général assez réduite. Avec l’enlisement de la guerre et la mise en place des tranchées, les soldats au contraire attendent, retranchés dans leurs galeries, les attaques ennemies ou l’ordre d’assaut ; entre deux offensives ou dans les campements situés en seconde ligne où ils se reposent avant de retourner sur le front, ils se trouvent désœuvrés.
Cette situation inédite donna naissance à un art populaire singulier : l’artisanat de tranchée. Pour passer le temps, certains poilus se mettent à fabriquer, avec des matériaux communs ou de rebut, des objets usuels, des bijoux ou des artefacts décoratifs qu’ils donnent à leur famille, à leurs amis ou vendent pour compléter leur solde.
Un grand nombre de conscrits possède en effet une dextérité manuelle importante : artisans ou paysans dans la vie civile, ils savent réaliser par eux-mêmes de nombreux objets et outils domestiques. Ils mobilisent ainsi ces savoir-faire particuliers au monde rural et artisanal préindustriel pour s’occuper en créant de menus objets.
Récupération et détournement du matériel militaire
Outre les matériaux à portée de main (bois, tissu), ces créations sont essentiellement réalisées à partir d’éléments récupérés sur le champ de bataille, aux risques et périls des soldats qui s’exposent alors aux balles ennemies. La quête des matières premières rares s’effectue également dans les maisons abandonnées, les villes détruites ou sur les prisonniers et les morts qui sont dépouillés de tout ce qui peut servir. le produit de cette collecte constitue souvent une sorte de trésor de guerre, surtout lorsqu’il a été soustrait à l’ennemi. Les douilles d’obus vides, les fusées (partie supérieure qui coiffe les obus), les munitions, les décorations, les pièces de monnaies et autres objets métalliques acquis sont ainsi transformés en vases (Douille gravée), en encriers, en presse-papiers, en briquets, en bagues ou en modèles miniatures de char, d’avions... Les morceaux de métal sont fondus, découpés, soudés puis gravés ou ornés de cartouches de fusil, d’insignes comme le bouton d’uniforme ou la balle de pistolet. L’ingéniosité déployée dans l’artisanat de tranchée est d’autant plus étonnante que les poilus se servent des moyens du bord pour fabriquer ces objets. Afin de ne pas alourdir leur équipement, ils limitent au maximum leurs ustensiles et ont surtout recours aux outils qui composent l’attirail standard du soldat : ils emploient par exemple leur cousette ou leur couteau pour graver et leur casque comme récipient pour fondre le métal.
La religion a également sa part dans cet artisanat avec une production d’objets de culte destinés aux aumôniers – des calices, des bénitiers – mais aussi des crucifix ou médailles que les poilus portaient autour du cou.Au départ très spontané, l’artisanat de tranchée prit rapidement beaucoup d’ampleur. L’engouement qu’il suscite à l’arrière, chez les civils, conduit à la création d’une véritable industrie. Des ateliers dédiés à la fabrication de ces objets sont mis en place dans les campements en deuxième ligne, les centres de rééducation professionnels pour les mutilés de guerre produisent des artefacts similaires, des bijoutiers vendent des copies réalisées par des civils. Des expositions et des ventes sont également organisées pour montrer le travail des poilus et soutenir des actions caritatives.
Collection Jean Pilastre
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