Sur ce petit panneau carré, en très bon état, un singe assis joue de la viole, accompagné d'un insecte en haut à droite.
Verre blanc, grisaille, jaune d'argent, "Jean cousin" (tons chair) et émaux.
Cette pièce provenant d'une vitrerie civile est à rapprocher des n° 2013.0.15.30 ; 31 ; 33 ; 34 ; 35 ; 36 ; 37 ; 61
Le musée Sainte-Croix conserve un lot important de vitraux et fragments de vitraux, provenant de deux sources principales : une collection privée et celle de la Société des Antiquaires de l’Ouest.
En 1910, Marie-Léontine Poupelard légua au musée de Poitiers les objets rassemblés en partie par son mari, médecin militaire, membre de la Société des Antiquaires de l’Ouest, mort en 1900. L’ensemble de vitraux présentait pour l’essentiel des rondels du 16e siècle, des éléments de vitrerie décorative ou des fragments plus importants, sans doute religieux.
Le traitement à la fois naturaliste et décoratif des animaux représentés sur ces petits vitraux carrés datant de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle, n’est pas sans rappeler les planches des grands traités zoologiques parus antérieurement, notamment celui de Conrad Gessner* : Historia animalium considéré comme le premier ouvrage de zoologie moderne.
Du fait des problèmes de conservation des vitraux civils in situ et de leur accessibilité dans les demeures privées, le décor vitré civil était peu étudié jusque dans les années 2000. Pourtant, les documents mentionnant le vitrage et le décor des édifices privés sont abondants, et les œuvres recensées pour le Moyen Âge et la Renaissance, comme pour les 19e et 20e siècles sont riches d’enseignements.
Les vitraux civils les plus anciens ne sont plus à leur place d’origine mais la recherche archéologique et l’étude des clôtures des baies et des sources écrites et figurées, confirment l’emploi du verre dans des édifices civils médiévaux dès le 12e siècle. Les documents comptables du 13e siècle, attestent de l’emploi répandu du verre blanc peu onéreux. Il était utilisé parallèlement au papier huilé ou la toile cirée, selon le positionnement de l’ouverture et la classe sociale du propriétaire. Dans les demeures bourgeoises et aristocratiques, on retrouve le verre dans les croisées et demi-croisées dès les environs de 1250. En France, les fouilles archéologiques ont révélé la présence de vitraux civils du 13e siècle sur une quinzaine de sites.
À partir de 1450, le verre est privilégié en raison d’une baisse de prix lié à l’essor économique et urbain. La vitrerie incolore s’installe aux fenêtres. Elle se compose de losanges dans lesquels est insérée une pièce de verre généralement peinte à la grisaille et au jaune d’argent, de 18 à 22 cm de diamètre, appelée « rondel ». Grâce à son faible coût, à sa rapidité d’exécution et sa facilité d’installation, le rondel est un succès. Il fait l’objet de cadeaux, notamment les rondels héraldiques, dans les milieux aristocrates puis bourgeois, affirmant ainsi leur position sociale. Au 16e siècle, son décor se diversifie et son contenu devient plus didactique sous l’influence de l’humanisme et de la Réforme. Les scènes antiques, historiques ou pittoresques, les allégories et les illustrations moralisatrices s’y développent. Certains, exécutés par de grands artistes sont de véritables chefs-d’œuvre. Dès le milieu du 16e siècle, ces vitreries à décor sont généralement réservées à la salle principale et à la grand-chambre, tandis que les vitreries à simples losanges se généralisent et s’imposent dans l’ensemble de la demeure. À la fin du 16e siècle, l’usage des émaux enrichit la palette du verrier et convient bien aux œuvres précieuses faites pour être admirées de près. Au cours du 17e siècle, la forme du rondel évolue et s’étire en ovale.
À partir de 1650, la généralisation de la fenêtre à petits bois dotant les pièces principales de petits carreaux ne laisse plus la place aux rondels ornementaux. La vitrerie peinte tombe en désuétude au profit du verre teinté dans la masse, technique qui se développera au siècle suivant.
*Médecin et naturaliste suisse, Conrad Gessner est l’auteur de l’Historia animalium. Inspiré de Pline, ce traité de zoologie paraît en quatre volumes entre 1551 et 1558, un cinquième étant publié de manière posthume en 1587. Cette encyclopédie fut considérée pendant des décennies comme l’une des plus complètes. Elle présente un grand nombre d’espèces animales – réelles ou imaginaires – selon un ordre alphabétique et sous des aspects variés : scientifiques, géographiques, historiques et littéraires.
De nombreuses gravures illustrent le traité.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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