Transcription des inscriptions
J.A. BEAUCÉ (sous la gravure, b.g.)/Billaud-Varennes (sous la gravure, b.c.)
Source de la représentation
Révolutionnaire français, avocat, surnommé le " Rectiligne " à cause de son caractère rigide, c'est un conventionnel jacobin, membre du Comité de salut public (7 septembre 1793) ; il s'est prononcé favorable aux sans-culottes, contre les Hébertistes puis contre Danton.
L'un des artisans de 9 thermidor, la réaction thermidorienne fait donc de lui sa cible préférée ; il est déporté en Guyane en 1795. Fils d'un avocat, avocat lui-même, auteur dramatique raté, professeur laïque au collège des oratoriens à Juilly, il est le rédacteur de plusieurs brochures dénonçant la superstition et le " despotisme des ministres " et un orateur jacobin efficace. Il est l'un des premiers, au moment de la fuite du roi en juin 1791, à développer des idées républicaines. Lors de l'insurrection du 10août, il est membre de la Commune révolutionnaire de Paris puis est élu par la capitale à la Convention avec les principaux chefs de la Montagne, Robespierre, Danton et Marat. Sa brochure Les Eléments du républicanisme lui permet de développer en 1793 ses idées sociales et politiques et de résumer le programme des Montagnards : " Le système politique doit assurer à chacun la paisible jouissance de ses possessions, mais ce système doit être combiné de manière à établir autant que possible une répartition des biens sinon absolument égale, au moins proportionnelle entre les citoyens. " Au soir de la tumultueuse séance à la Convention du 5 septembre 1795, il entre au Comité de salut public avec Collot d'Herbois, en tant que porte-parole des revendications populaires. Il se prononce contre les Hébertistes puis contre Danton. Mais l'influence de Robespierre au sein du Comité de salut public l'inquiète. Le 8 thermidor, il déclare : " J'aime mieux que mon cadavre serve de trône à un ambitieux que de devenir par mon silence le complice de ses forfaits. " Pour lui, la chute de Robespierre ne signifie pas la fin de la Révolution, au contraire. La réaction thermidorienne se focalise sur Billaud-Varenne, c'est ainsi qu'une commission d'enquête est chargée d'examiner sa conduite, ainsi que celles de Barère, Collot d'Herbois et Vadier. Billaud et Collot sont déportés en Guyane où Billaud vit en " Socrate " selon l'expression de Barbé-Marbois, rédigeant des Mémoires publiés en 1893 et dans lesquels il déplore les divisions de la Montagne. Il désavoue le coup d'Etat de Brumaire et refuse toute amnistie.
Réfugié après 1816 à Saint Domingue, il y meurt en prononçant ses paroles qui résument son caractère de républicain : " Mes ossements du moins reposeront sur une terre qui veut la liberté ; mais j'entends la voix de la postérité qui m'accuse d'avoir trop ménagé le sang des tyrans d'Europe. "