Culot de voûte de l'escalier d'honneur du château de Bonnivet (titre factice)
- 2012.1.1
Ce culot de voûte provient du château de Bonnivet (commune de Vendeuvre-du-Poitou, département de la Vienne), édifice majeur de la première Renaissance française, complètement dépecé au début du XIXe siècle.
La frise est sculptée de palmettes et de spire ; un fleuron termine la pointe, avec des feuilles en haut-relief.
Le château fut édifié à partir de 1516, date de l'accession de Guillaume Gouffier, seigneur de Bonnivet, à la charge d'amiral, et resta inachevé après sa mort en 1525. Il constitua un jalon essentiel dans l'histoire de l'architecture, " un des plus importants (édifices) qui ait été conçu en France autour de 1515 par ses dimensions exceptionnelles, par la qualité de son décor sculpté, sans rival en dehors de Gaillon et de Chambord, par la nouveauté de certains partis " (Jean Guillaume). Abandonné dans le courant du XVIIIe siècle, il fut démoli à partir de la Révolution, et ses matériaux vendus. Son décor sculpté fut découpé, réutilisé - dalles de pavement notamment - et acheté par des " antiquaires " et collectionneurs.
Dans cet édifice, " les culots portant le limon de l'escalier, très développés en hauteur, se différencient totalement du type italien du chapiteau suspendu utilisé par exemple dans la galerie intérieure de Chenonceau. Ils dérivent de ceux de Saint-Ouen formés d'un chapiteau rampant et d'un élément inférieur plus étroit, mais s'en distinguent par l'élimination complète du chapiteau. Tous les registres sont cylindriques et ceux du bas, profondément creusés, se terminent par un fleuron. Aussi ces culots largement détachés du mur ressemblent-ils à des clefs pendantes. En inventant ce motif, les sculpteurs de Bonnivet ont donc pu à la fois introduire dans l'escalier une forme verticale, dynamique, d'esprit flamboyant, et créer un champ décoratif capable d'accueillir un grand nombre d'ornements " antiques " superposés. Une telle combinaison ne pouvait que plaire : on retrouve les culots à registres superposés à la Roche-du-Maine, dans l'escalier et sous les corniches, et à Chambord, aux niches du haut de l'escalier et à toutes les lucarnes du Donjon où ils supportent pilastres et colonnes. " (Jean Guillaume, 2004, p. 105).
Les musées de Poitiers possèdent quelque 70 fragments de ce décor : porte, lucarne, frises, chapiteaux, écoinçons, auxquels s'ajoutent 35 pièces déposées par le musée de Cluny depuis 1975. Cet ensemble recouvre ainsi la grande majorité des pièces connues du décor de Bonnivet, et a fait l'objet d'une exposition temporaire au musée Sainte-Croix à Poitiers en 2004. A cette occasion, les musées de Poitiers ont financé la publication de l'étude menée par le professeur Jean Guillaume dans sa thèse d'Etat soutenue en 1981, aux éditions Picard, dans la collection De Architectura.
Le culot acheté en 2012 figure dans le catalogue établi par Jean Guillaume (n° 5.06) : "fragment remonté dans un mur à la Servanterie (Vendeuvre) où Jean Delage l'a photographié dans les années 1960. Localisation actuelle inconnue ".
L'acquisition de ce culot permet de poursuivre le regroupement de tous les fragments identifiés du château de Bonnivet aux musées de Poitiers, dans la lignée de trois acquisitions récentes : en 1991, d'une clef de voûte sculptée d'une scène de combat (inv. 991.9.1), en 2002, d'une clef de voûte ornée d'un profil de guerrier casqué (inv. 2002.5.1), en 2011, d'un culot offert par la famille Crozet (2011.1.1).
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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