Basse de lyre. La table en épicéa percée d'ouïes "en flamme" est constituée de trois parties dont les joints à peine visibles sont consolidés par des bandes de parchemin collées à l'intérieur de l'instrument. Le dos en une pièce, les éclisses et le manche sont en noyer. Les accessoires, cordier, touche, chevilles à boule d'os ou d'ivoire sont réalisés dans un orme de couleur rouge-orangé d'une très belle qualité. L'importance de la pression exercée par les quinze cordes a nécessité la consolidation de la table par un barrage transversal collé à l'aplomb du chevalet sous lequel est placée aussi l'âme. Le chevalet n'est peut-être pas l'œuvre de Tolbecque, mais a pu être commandé directement par celui-ci dans un atelier spécialisé. L'ensemble de l'instrument y compris la touche frettée, est orné de rinceaux végétaux et entrelacs exécutés à la peinture argentée et en noir à l'imitation des marqueteries d'ébène. Les lettres d'or ont été exécutées à la mixion comme une partie des armoiries. Le vernis, clair, laisse transparaître le veinage des bois et leur couleur naturelle. Une perforation au joint des éclisses à la fixation du cordier montre que, à l'image des autres violes, Tolbecque avait prévu d'y fixer un piquet pour jouer l'instrument, ce qui ne correspond pas à la réalité historique, les violes se jouant maintenues entre les jambes. Les quinze cordes, dont les deux plus graves sonnaient hors touche, à vide, étaient accordées par paires à l'unisson pour douze d'entre elles. La basse de lyre permettait de jouer des accords et arpèges notamment pour soutenir les chants aux XVIe et XVIIe siècles, mais fut toujours un instrument rare.