Source de la représentation
Dans la mythologie grecque, Pâris (en grec ancien Πάρις / Páris) est un prince troyen, fils cadet du roi Priam et d'Hécube. Alors que celle-ci est enceinte, un présage annonce que le futur prince causera la destruction de Troie. Effrayé, Priam ordonne que l'enfant soit mis à mort : Pâris est exposé sur le mont Ida, où il est recueilli par des bergers.
Devenu adulte, il se fait reconnaître comme prince troyen. Un jour qu'il garde ses troupeaux, il voit apparaître devant lui Aphrodite, Athéna et Héra, qui lui demandent de choisir à qui la " pomme de discorde ", destinée " à la plus belle des déesses de l'Olympe ", doit être remise. Pâris opte en faveur d'Aphrodite, qui lui promet l'amour de la plus belle femme du monde. Il enlève donc Hélène, femme de Ménélas, ce qui déclenche la guerre de Troie. Vaincu par Ménélas en combat singulier, il ne doit son salut qu'à l'intervention d'Aphrodite. Guidé par Apollon, il tue Achille d'une de ses flèches, avant de mourir de celles de Philoctète.
Le premier récit du Jugement de Pâris se trouve dans les Chants cypriens, une épopée perdue du Cycle troyen dont les événements prennent place avant ceux de l'Iliade. Aux noces de Pélée et Thétis sur l'Olympe, tous les dieux sont invités excepté Éris, déesse de la Discorde. Pour se venger, elle leur jette une pomme d'or avec la mention : " Pour la plus belle " — c'est la " pomme de discorde ". Trois déesses revendiquent alors le fruit, Héra, Athéna et Aphrodite. Afin de mettre un terme à la dispute, Zeus ordonne à Hermès d'emmener les déesses sur le mont Ida, à charge pour Pâris de désigner la gagnante. Le jeune homme accorde finalement le prix à Aphrodite, qui lui a promis l'amour d'Hélène. Ce premier récit, dont seul un résumé nous est parvenu grâce à la Chrestomathie de Proclos, ne précise pas si Athéna et Héra offrent elles aussi quelque chose au jeune homme[5]. Des ouvrages plus tardifs, dont la Bibliothèque d'Apollodore, font toutefois état de telles promesses (Athéna offre la victoire à la guerre et Héra, la souveraineté sur tous les hommes). Il ne précise pas non plus si l'épisode se passe avant ou après sa reconnaissance par Priam. Le fait que Pâris soit occupé à garder les troupeaux quand arrivent Hermès et les déesses n'est pas une indication, puisque l'Iliade présente Énée gardant lui aussi les moutons sur le mont Ida.
Homère ne fait allusion au jugement de Pâris que de manière indirecte :
" …Héra et la Vierge aux yeux pers.
Ceux-là gardaient toute leur haine à la sainte Ilion,
À Priam et aux siens, depuis que Pâris aveuglé
Leur avait fait injure, en osant, dans sa bergerie,
Opter pour celle qui lui offrit l'amère luxure. "
Les deux derniers vers sont athétisés (refusés comme inauthentiques) par Aristarque de Samothrace, au motif qu'Homère parlerait bien davantage du Jugement s'il connaissait l'histoire.