Précisions sur le Site
Des fouilles archéologiques réalisées en 2005 sur le site des Hospitalières (Poitiers, Vienne) par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont permis de mettre en évidence les murs de clos de l’abbaye primitive Sainte-Croix. Elles ont également livré les restes d’une nécropole antérieure à la fondation de cette dernière. L’espace funéraire fouillé était organisé en rangées, à la mode germanique. Les restes de 46 individus, le plus souvent inhumés dans des coffrages de bois disparus, ont été mis au jour. Parmi les mobiliers, relativement nombreux, qui accompagnaient les défunts dans leur tombe, figurent des éléments vestimentaires (boucles de ceinture) et de parure (peigne), des armes (éléments de bouclier : umbo et manipule) et de petits objets symboliques. Ils permettent de dater l’implantation de la nécropole entre la fin du Ve et le début du VIe siècle. La présence d’armes dans les sépultures, comme les résultats des études anthropologiques, dessinent l’image d’un groupe familial étranger, peut-être une garnison composée d’hommes et de leurs familles. Implantée à l’intérieur de l’enceinte romaine, dans une zone vide de constructions, cette nécropole pourrait être celle des premiers Francs installés à Poitiers par Clovis après la victoire de Vouillé (507) ou d’auxiliaires du pouvoir wisigothique.
Le monastère Sainte-Croix bénéficie au XVIe siècle d’un financement royal qui va permettre une importante campagne de travaux en faveur de la salle du chapitre – ou capitulaire – et du grand cloître. Les vestiges de ces deux espaces ont été mis au jour en 2005 lors de la fouille du site des Hospitalières. Cœur de la vie monastique, la salle capitulaire est le lieu de rassemblement quotidien de la communauté religieuse. Celle du monastère Sainte-Croix a révélé la présence de 42 sépultures correspondant à un ensemble funéraire unique daté des XVIe et XVIIe siècles. Les tombes, régulièrement réutilisées, ont livré les restes de 67 individus inhumés le plus souvent dans des cercueils, comme l’atteste la présence de restes de bois et de clous en fer. Un couvercle de cercueil était orné d’un crucifix en ivoire. L’étude anthropologique révèle la présence d’une population plutôt âgée et très majoritairement féminine, en accord avec le respect de la clôture imposée aux moniales. Outre les épingles des linceuls qui enveloppaient les corps et quelques éléments vestimentaires, les tombes des moniales ont livré plusieurs chapelets, dont un exemplaire entièrement composé de perles en buis, et une médaille représentant une scène de crucifixion.
Arborescence du lieu
SUBDIVISION ADMINISTRATIVE / Europe / France (Europe, pays) / Nouvelle-Aquitaine (France, rég.) / Poitou-Charentes (Nouvelle-Aquitaine, hist.) / Vienne (Poitou-Charentes, dpt.) / Poitiers (Vienne, ville) / ancien hôpital des hospitalières (Poitiers, archéo.)