4 gravures, Portraits de Physiciens


Acquisition par donation d’un ensemble de 4 gravures Portraits de Physiciens

Le musée Bernard d’Agesci a la particularité de rassembler des collections pluridisciplinaires en un même lieu. Ses espaces permanents donnent à voir trois types de collections : Beaux-Arts, Histoire naturelle et Conservatoire & observatoire de l’Éducation et des méthodes pédagogiques dont soixante-quatorze objets dédiés à l’enseignement de la physique au 19e siècle et au début du 20e qui illustrent les lois de la physique (optique, hydrostatique, acoustique, électricité statique, chaleur…). Ces objets nous ont été donnés par Francis Gires, en 2000.

Dans le cadre de l’exposition L’enseignement de la Physique au 18e siècle qui s’est tenue au musée Bernard d’Agesci du 21 octobre 2021 au 6 mars 2022, trois portraits de physiciens nous ont été prêtés par Francis Gires pour illustrer le propos. A l’issue de l’exposition, il a proposé de donner les 3 gravures au musée ainsi qu’une quatrième (acquise en Septembre 2022) au regard de l’intérêt manifeste pour nos collections.

Portrait de Joseph-Aignan Sigaud de Lafond (1730 - 1810) par Charles Naudin (peintre/ portraitiste, 17..- 1786) et Coron, graveur, 1777, burin et eau-forte

Portrait de l’Abbé Jean-Antoine Nollet, physicien (1700 - 1770)

par Pascal Pierre Molès (Graveur, 1741 - 1797), d’après Maurice-Quentin de La Tour (peintre / portraitiste, 1704 - 1788), 1771, burin et eau-forte

Portrait de Pierre Polinière (1671 - 1734), médecin, mathématicien et physicien

s.i, 18e siècle, pointillé

Portrait de Jacques Rohault, physicien (1618 - 1672) 

par Étienne-Jehandier Desrochers (1668 - 1741), 18e siècle, burin

Quelques données historiques

La pédagogie expérimentale est née à la fin du 17e siècle. En France, les Jésuites enseignent dans leurs collèges une physique dogmatique qui, progressivement, va se détacher d’Aristote et s’inspirer de Descartes en étant soucieuse d’expérimentation. Jacques Rohault, admirateur de Descartes, présente ses expériences au public durant ses célèbres « mercredis » introduisant ainsi dans les écoles de physique la raison et l’expérience et publie dès 1671 un ouvrage aux nombreuses rééditions. Pierre Polinière fait des séances d’expérimentation publiques, reproduisant ses expériences dans les collèges de l’Université et des Jésuites.

C’est surtout l’abbé Nollet, qui lance la physique expérimentale en France et la mode des cabinets. Il fabrique lui-même les instruments, forme et instruit des ouvriers et fournit des collections à des académies comme à des particuliers. En 1738, il publie son premier ouvrage Programme ou idée générale d’un cours de physique expérimentale. En 1746, devant le roi Louis XV et la Cour, dans la galerie des glaces du château de Versailles, il donne la commotion électrique à 180 gardes royaux qui sautent en l'air dans un bel ensemble ! Peu de temps après, il réitère avec les religieux d'un couvent de chartreux, cette fois-ci disposés sur une file de trois kilomètres de long !

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Il s’ensuit un véritable engouement : les salons de la capitale le réclament pour y reproduire ses expériences. Nobles et bourgeois "éclairés" se constituent des cabinets de physique.

On assiste alors à la naissance et à l'essor du métier de constructeurs d'instruments comme le célèbre Sigaud de Lafond qui publie en 1775  un ouvrage en deux volumes Description et usage d’un cabinet de physique expérimentale. Des savoir-faire se développent qui sont pour les savants et les enseignants du siècle suivant de précieux atouts.



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