Le Radeau de la Méduse, copie d'après Géricault


La Méduse, frégate partie de la rade d'Aix le 17 juin 1816 pour prendre possession de Saint-Louis du Sénégal cédé par les Anglais, est commandée par un « rentrant », un officier d'Ancien Régime qui n'a pas assumé de commandement depuis 26 ans, Hugues Duroy de Chaumareys. Le 2 juillet, le navire s'échoue sur le banc d'Arguin au large de la Mauritanie, pourtant celui-ci est largement connu des navigateurs. Alors que la frégate est profondément échouée sur le banc, elle essuie une tempête qui engendre d'importantes avaries et ordre est donné d'abandonner le navire. Malheureusement les canots ne sont pas assez nombreux pour l'ensemble des passagers et de l'équipage et ce sont les officiers et passagers importants qui y embarquent. Un radeau, surnommé la machine de 20 mètres sur sept où doivent s'entasser 152 personnes est construit pour le reste de la compagnie ; il doit être pris en remorque par les chaloupes mais les amarres qui le retiennent sont coupées ou rompues et le radeau dérive en mer pendant 13 jours avant de croiser la route du brick l'Argus, envoyé par Chaumareys pour retrouver l'épave de la frégate. L'Argus recueille à son bord les 15 survivants dont cinq mourront pendant la traversée vers Saint-Louis.

Cette histoire de naufrage aurait pu passer inaperçue : en effet le gouvernement de Louis XVIII tente de taire l'affaire, mais le tableau du naufrage présenté au salon de 1819, vu comme une critique du régime monarchiste, va engendrer un déchaînement de l'opinion publique. Géricault a une approche volontairement réaliste, interrogeant les survivants, multipliant les croquis et n'hésitant pas à observer des membres en putréfaction dans son atelier pour donner plus d'impact à sa composition, tout en interprétant librement l'événement pour en augmenter l'aspect tragique.
Cet immense tableau (de plus de sept mètres sur presque cinq) est considéré comme le premier chef d'œuvre du mouvement romantique par la tension dramatique qui s'en dégage.

le peintre Étienne Antoine-Eugène Ronjat a réalisé deux copies de la toile de Géricault : l'une est conservé à Amiens, l'autre est déposée au musée de Rochefort. Mais ces copies ne sont pas les seules conservées dans les musées français. L'importance de la toile dans l'histoire de l'art a poussé l'État à en faire réaliser de nombreuses copies dans le courant du XIXe siècle.

Pour aller plus loin

Ce texte reprend en partie le contenu de notre publication L'âge d'or de la peinture de marine à retrouver en suivant ce lien.

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