Cette feuille comporte deux compositions : au recto, à l'intérieur d'un trait d'encadrement, une scène historiée à la plume et au lavis d'encre, portant une signature en bas à gauche ; au verso, de bas en haut, une étude d'homme nu assis exécutée à la pierre noire. Le verso, préservé de la lumière, révèle que la feuille d'oeuvre est un papier bleu, matériau souvent employé par les dessinateurs italiens aux XVIIe et XVIIIe siècles.
"Saint dont la vie tient entièrement de la légende, Georges aurait été officier de l'armée romaine. Ce sujet ancien est repris par Jacques de Voragine dans la Légende Dorée : Georges traverse un jour la ville de Silcha en Lybie, où un dragon terrorise toute la population. La créature exige du peuple un tribut quotidien de deux brebis. Or les brebis viennent à manquer, et le roi lance un édit qui les remplace par les filles et garçons de la cité. Arrive le jour où, n'ayant plus de jeunes gens à sacrifier, le roi se voit contraint de donner sa fille unique en proie à la bête. Georges croise la jeune femme en larmes, attendant sont sort au bord du lac où vit le monstre. Malgré les supplications de la princesse il attaque la créature et la jette à terre. Par miracle, grâce à l'intervention de Dieu, la bête devient docile, obéissant à la jeune fille comme un chien. Ils retournent dans la ville, où saint Georges demande que le peuple reçoive le baptême, avant de tuer le dragon.
Saint Georges, vêtu à l'antique sur son cheval, attaque le monstre de sa lance. Son cheval saute par-dessus la créature à l'instant même où la lance pénètre dans la gueule du dragon. Au premier plan, un crâne renversé et un os témoignent de la férocité de la bête, prise au dépourvu alors qu'elle dévorait une de ses victimes. À l'arrière, la fille du roi, voulant dissuader le chevalier, lève les bras en l'air dans un geste d'effroi ou de supplication.
L'ensemble se veut décoratif et foisonne de motifs virevoltants : plumes, crinières, queue, bras et jambes levées, tissus emportés par le vent. De même le dessinateur s'est amusé à faire une série de curieux rappels : à la tête surprise du cheval répond celle de la bête ; aux bras levés de la princesse répondent les pattes avant du cheval ; à la tête de saint Georges répond le crâne situé dans le même axe (curieusement à l'envers au centre de l'image) et le mascaron mi-léonin mi-humain orné d'un gland sur le caparaçon de la monture. La célèbre légende est illustrée avec une fougue baroque qui a du mal à cacher ses maladresses, notamment le raccourci étrange du cheval, appportant au dessin une part de naïveté. En revanche, le visage fin de saint Georges, son casque à plumes et la musculature de ses bras font preuve d'une certaine élégance.
Le verso de la feuille présente une étude d'homme nu assis, tenant un bâton, réalisée à la pierre noire.
Michele Schiavone est un dessinateur, peintre et graveur italien du XVIIIe siècle qui fut actif en Dalmatie. Il a réalisé et restauré des fresques dans plusieurs églises de Venise".
(D.C., Dessins d'histoire Poitiers 2009)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
verso : Michel | Schiavoni Fec. (b.g. à l'encre grise)
193 (b.d., sous le trait d'encadrement, au crayon)
N°2481.f.1 (au verso, b.d.)
(b.d.)
Numéro de dossier d'œuvre