Cette composition à la plume et encre brune représente un épisode fameux de la guerre de Troie. La flotte des Grecs, qui doit partir d'Aulis en Béotie pour aller reprendre Hélène aux Troyens et la rendre à Ménélas, est bloquée faute de vent : la déesse Artémis, offensée par le roi Agamemnon, manifeste ainsi sa colère. Le devin Calchas a expliqué que seul le sacrifice d'une vierge, Iphigénie, la fille aînée du roi, pouvait apaiser la déesse. Accablé, Agamemnon a d'abord refusé puis s'est rangé à l'avis d'Ulysse et de Ménélas. Il a fait venir sa fille à Aulis, sous le prétexte de la fiancer à Achille. Alors que la victime va être tuée sur l'autel, Artémis la prend en pitié et envoie une biche pour la substituer à Iphigénie.
C'est ce moment qui précède immédiatement le sacrifice qu'a représenté Lafage. Iphigénie se tient debout, au centre vers la droite, la tête légèrement penchée en avant en signe de soumission. Sa poitrine dénudée comme le voile léger couvrant à peine son corps soulignent sa jeunesse et sa virginité. L'homme qui se tient à côté d'elle, juste au centre de la feuille, est peut-être Achille. Derrière lui se dresse l'autel sur lequel s'élèvent des flammes, devant un fond de paysage. A gauche se presse une foule de personnages venus assister au sacrifice, soldats grecs en armure et à cheval, figures pleurantes, et le devin Calchas au plus près de l'autel, revêtu d'un vêtement sacerdotal à capuche. A droite, devant Iphigénie, un homme brandit un poignard pour l'exécuter ; en arrière-plan, juste esquissé, le roi Agamemnon portant une couronne semble accablé de chagrin, tout comme la figure qui l'accompagne. Au-dessus d'eux, dans l'angle supérieur droit, la déesse Artémis apparaît, couchée sur un nuage, la main droite posée sur le dos d'une biche.
Bien que la mention "Lafage fecit" soit vraisemblablement apocryphe, l'identification de l'artiste n'a été remise en cause ni par Jean-Marie Moulin, ni par Nicolas Milovanovic, et la feuille a figuré comme une oeuvre authentique à l'exposition monographique organisée par le musée Paul-Dupuy à Toulouse en 1962. La rapidité et l'agilité du trait sont bien celles d'un artiste réputé pour ses qualités de dessinateur. L'exécution de cette composition peut être mise en relation avec la pièce de Racine, Iphigénie, jouée pour la première fois dans les jardins de Versailles le 18 août 1774 : cet événement a pu jouer un rôle important dans la faveur de l'épisode représenté, bien que l'issue de la pièce soit différente de la version antique, laquelle a été choisie par Lafage.
Ce dessin a été restauré en juillet 2009.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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