Portrait d'un trésorier/Portrait d'un financier/Portrait de Gilles Isaac, Maistre de l'Hôtel de France (titre factice)
- MNR 871
Ce portrait d'homme, déposé aux musées de Poitiers en 1957 par l'Office des biens privés (MNR 871), n'est pas un portrait de financier ou de trésorier mais bien plutôt, comme l'a montré Danielle Velde, le portrait d'un tenancier d'hôtel.
"L'homme portant une belle perruque et un habit de drap de qualité est représenté devant une table couverte d'un drap rouge. Devant lui un encrier en terre, une plume et divers petits objets disposés sur un simple plateau en terre. Sur le drap rouge une bourse contenant des pièces d'or et sur la table, une dizaine de pièces d'or. La mine du personnage est sévère, un peu triste voire abattue. La mise en scène [..] est cependant destinée à nous affirmer sa réussite et sa prospérité.
Sous son bras droit, et posé sur la table, un livre de compte où sont résumées des notes de frais concernant M. de Beauvais. On y voit comment il a soupé le 10 août 1693 pour la somme de 36 livres avec un " pasté de sanglier, six perdrix et six bouteilles de vin ".
Un baron de Beauvais, décédé à Paris en août 1697, pourrait être le personnage en question, mais nous n'en avons aucune preuve.
Dans sa main gauche le personnage laisse voir un reçu dont l'exploitation est plus fructueuse et nous permet d'identifier le sujet du tableau :
" J'ay ce jourd'hui comptay avec m. le comte de Rouvre de toute la depense qu'il a faite lui et ses gens montant à la somme de quatre cent soixante quinze livres laquelle somme j'ay receue. Fait à Paris le premier mars 1693. "
Ces deux textes, livre de compte et reçu, nous permettent de présumer que le personnage qui fait l'objet du tableau, tient le livre de compte et le reçu, est tenancier d'un hôtel.
Noël Brulard, comte de Rouvre, est décédé à Paris le 13 août 1694, à l'hôtel de France, rue des Grands Augustins soit un peu plus d'une année après la rédaction du rapport. Les scellés ayant été apposés, un sieur Gilles Isaac, maistre de l'hôtel de France, fait opposition, réclamant le paiement d'une note de 160£ pour l'occupation de l'appartement et les dégâts occasionnés par la maladie du comte de Rouvre. Le comte occupait un " premier appartement sur le derrière " de cet hôtel, et ses biens personnels qui y sont déposés (par exemple un tableau roulé du château du Rouvre) laissent à penser que le comte y résidait de façon habituelle. Au moment de sa mort, il disposait des services d'un valet de chambre et de deux laquais, ses gens. Son épouse (secondes noces), présente pour la pose des scellés, était Ursulle Françoise de Simiane de Monetha.
L'identité entre le maistre de l'hôtel de France et le personnage du tableau est confirmée par le bref inventaire après décès (8 février 1740) de Marguerite Isaac, fille de Gilles qui, lors de son décès à l'âge de 75 ans, occupait deux chambres à l'hôtel de France rue des Grands Augustins. Le tenancier étant à cette date le sieur Levasseur, et l'héritier légataire universel de Marguerite étant Michel Lefebvre marchand chapelier demeurant rue du faubourg Saint Germain.
Parmi les quelques biens inventoriés à cette occasion, mention est faite, dans la chambre de la défunte, d'un tableau représentant un portrait.
Nous sommes tentés d'y reconnaître le portrait qui se trouve maintenant aux musées de Poitiers.
Au dessous de la date, le reçu porte un gribouillis de lecture difficile. Le texte reproduit au-dessus est si parfaitement lisible que l'on pourrait imaginer la signature volontairement dissimulée de l'auteur du tableau.
Il paraît raisonnable et conforme aux données disponibles de reconnaître ce portrait comme étant celui de Gilles Isaac, Maistre de l'Hôtel de France, situé à Paris rue des Grands Augustins. Cet hôtel est mentionné dans le Livre commode des adresses de Paris par Abraham du Pradel (= Nicolas de Blegny), en 1691, comme un hôtel confortable (p. 317 de l'édition publiée au XIXe siècle). Y résidaient donc ou y dînaient des personnes de qualité comme le comte de Rouvre ou M. de Beauvais. Le tableau aurait été peint en 1693, et le peintre dont la signature, au bas du reçu, pourrait être celle d'un hôte en mal de payer son dû.
Peut-on y reconnaître la griffe de Nicolas Delestre ? Il est impossible de le dire." (Danielle Velde, 2012)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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