Le tableau se réfère au Faust de Goethe (1749-1832), héros d'un conte populaire qui signe un pacte avec Méphistophélès afin de se livrer aux jouissances terrestres en échange de son âme. Marguerite, séduite par Faust est abandonnée enceinte. Méphistophélès entraîne Faust vers la nuit de Walpurgis, fête païenne célébrée malgré les interdits de l’Église. Alors que Méphistophélès s’adonne à tous les plaisirs orgiaques au milieu des démons et des sorcières, mais Faust, étranger à ces excès,  pressent la fin tragique de Marguerite accusée d’avoir tué son enfant.

Cette toile passa à peu près inaperçue au Salon, peut-être à cause d'un accrochage peu flatteur, contre lequel pestait Véron : "impossible d'apprécier ce petit tableau, perché à une hauteur blâmable". Le romantisme d'un tel sujet, dont la source littéraire était mentionnée dans le livret du Salon, explique sans doute la composition et le chromatisme très delacroissien du tableau. Cette référence paraît en tout cas plus convaincante que le souvenir de Scheffer - effectivement illustrateur du thème - que notait Véron. Les coloris profonds et le cernement des figures peuvent même faire songer à un Chassériau qui paraît avoir beaucoup marqué les artistes de la génération de Brunet.
Il faut noter que le tableau, d'un format rectangulaire aujourd'hui, a été raccourci sur un côté. La composition initiale devait être plus proche d'un carré. Brunet, pour réduire sa toile, a raccourci l'une des branches latérales du châssis, afin de décentrer la composition.