Adolescent désespéré/Narcisse
- 953.11.77
Rodin François-Auguste-René
"[...] En 1880, l'État commande à Rodin une oeuvre monumentale, la Porte de l'Enfer, destinée au futur musée des arts décoratifs. Cette commande, qui ne sera jamais achevée, absorbe Rodin pendant une longue période, qui le voit se plonger dans l'oeuvre de Dante pour y puiser de nombreux sujets.
Mais surtout, dans sa pratique, il utilise, au grand dam des sculpteurs traditionnels, un procédé singulier : le marcottage. Ce procédé consiste à composer une oeuvre nouvelle en réutilisant soit en partie, soit en totalité, une ou plusieurs oeuvres déjà exécutées antérieurement. L'Adolescent désespéré (appelé aussi Narcisse) en est un exemple révélateur (cat. n° 55). Cette petite sculpture en bronze aurait appartenu à Félix Bracquemond. L'oeuvre originelle, figurant dans la Porte de l'Enfer, provient du groupe d'Ugolin. Plus tard, Rodin isole la figure du jeune garçon, lui associe une figure féminine, et crée Fugit amor, avant de reprendre l'enfant seul dans une pièce baptisée l'Enfant prodigue. Deux oeuvres conservées au musée Rodin sont très proches de la statuette de Poitiers : il s'agit d'une version en terre cuite de l'Adolescent désespéré debout. La figure en plâtre a cependant conservé ses bras, et la terre cuite, plus haute, représente le personnage en pied. En fait, il s'agit d'une habitude coutumière de Rodin : s'il reprend volontiers ses anciennes compositions, il les réinvente, pour ainsi dire, et les reconsidère totalement. Ainsi, l'Adolescent désespéré du musée de Poitiers, présenté dans une attitude orante, peut-il être considéré comme une oeuvre parfaitement originale [...].
Ce que l'on a reproché à l'Age d'airain apparaît ici pleinement : cette façon de s'attaquer à la glaise et de saisir la figure de l'intérieur, poussant les volumes jusqu'à un niveau de tension dynamique extrême. Comme toujours, chez Rodin, le centre de gravité est proche du sol, la figure est massive, compacte, et semble naître de la glaise [...]". (Bourel Y Bozier S 2009)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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