Le Commandant Jean, Daniel Rohr rapporta de sa campagne à `Nouka Hiva` de 1841 à 1843, deux crânes trophées et une collection d'objets marquisiens, ainsi que deux aquarelles qu'il avait remis lui-même en 1845 à la ville de Colmar. A la même époque, en 1855, le Commandant Favin-Lévêque ramena aussi de Nuku Hiva un crâne humain recouvert de tissu bleu et rouge, sans doute une guêtre car les boutonnières disposées sur la face sont très rapprochées. Les yeux sont reconstitués par deux disques de nacre sur lesquels sont fixées deux rondelles en écaille de tortue ajourée et deux graines noires figurant l'iris. Des mèches de cheveux sont ligaturées sur une sorte de résille en fines tresses de fibre de coco. Les cheveux sont torsadés avec un lien de tapa en deux cornes rappelant la coiffure des guerriers marquisiens et, pour terminer cette décoration très élaborée, un bandeau de tapa blanc entoure la tête. Une bande tressée en fibre de coco relie le maxillaire inférieur percé, à la cavité nasale ; les dents sont toutes liées les unes aux autres par un fil très fin. Dans la partie occipitale, une corde torsadée en fibre de coco est entrelacée dans la résille, ce qui permettait d'attacher le crâne à la ceinture ou de le suspendre sur un lieu sacré comme l'indiqua le Commandant Jouan (1857) : `Une sorte d'autel, orné de feuillage et de statues grossières dont l'une représente un homme assis, l'autre un énorme lézard a été dressé d'avance sur un des côtés de la place publique. Souvent on met là des crânes des ennemis tués à la guerre.