Paysage aux bergers d'Arcadie
- MNR 159Réalisé à une époque au cours de laquelle des découvertes archéologiques importantes (Pompéi et Herculanum notamment) suscitent un regain d’intérêt pour l’Antiquité, ce tableau est de style néoclassique : le thème, les habits des personnages, la beauté idéalisée de leurs visages, le traitement du profil de certains d’entre eux et l’éloquence de leurs gestes sont autant d’éléments caractéristiques de ce style de la fin du 18e siècle.
Apparemment anecdotique, l’œuvre représente un paysage au sein duquel se déroule une scène pastorale antiquisante. Au premier plan, un jeune homme et une jeune femme découvrent une tombe sur laquelle figure la mention « Et in Arcadia ego » tandis qu'au second plan, trois personnes dansent, insouciantes, au son de la flûte jouée par un berger. Inconscient de la découverte réalisée par ses camarades, un autre berger, adossé à un arbre, joue également de la flûte en surveillant son troupeau dans le fond du tableau.
Par son sujet, cette œuvre constitue un memento mori (« souviens-toi que tu es mortel »). En effet, l'épigraphe « Et in Arcadia ego » peut être traduite par « Moi (la Mort), je suis en Arcadie » ou « Moi (qui suis mort), je vécus aussi en Arcadie » ; cela signifie que la tombe se rencontre même en Arcadie, terre idyllique, harmonieuse et utopique, et donc qu'il n'est nul endroit, aussi paradisiaque soit-il, où l'on puisse échapper à la mort. Les nuages qui s’amoncellent dans le ciel et dont l’ombre se répand sont aussi un symbole du temps qui passe et un écho à cette menace. La tombe, elle, est totalement plongée dans l’ombre, ce qui renforce la représentation de la mort qu’elle incarne. L’eau au premier plan pourrait être celle de l’Alphée, fleuve souterrain qui traversait l’Arcadie. Si l’eau est souvent le symbole de la vie, elle est ici partiellement plongée dans l’ombre ce qui lui confère une certaine ambivalence.
Autrefois attribuée à Jacques-Antoine Vallin (1760-1831), cette œuvre s'apparente à celles de Jean-Joseph-Xavier Bidault (1758-1846) ou de J.-V. Bertin jeune (1775-1871). Le thème contenu dans l'inscription présente sur la tombe a été très apprécié du 16e siècle jusqu'au 19e siècle ; il a donné lieu à de nombreuses variantes même si l’œuvre de Nicolas Poussin (1594-1665), sujette aux interprétations les plus complexes, en est l’exemple le plus connu.
Récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette œuvre (numéro d’inventaire provisoire : MNR159) a été attribuée au musée du Louvre en 1950 puis déposée au Musée de Brive par arrêté du Ministère de l’Éducation Nationale le 11 août 1952. Sa provenance n’est pas établie. En cas de spoliation, elle sera restituée à ses légitimes propriétaires.
Voici son parcours, référencé sur le site Rose-Valland : « Le tableau est acheté 200 RM chez Stassart, à Paris, en 1941 par Friedrich Welz, galeriste à Salzburg (J.-A. Vallin, n° 263), pour la Landesgalerie de Salzburg. Le tableau est rapatrié par le premier convoi en provenance de Salzburg le 21 novembre 1947, puis retenu lors de la quatrième commission de choix des œuvres de la récupération artistique du 21 décembre 1949. Il est attribué au musée du Louvre (département des peintures) par l'Office des Biens et Intérêts Privés en 1950, puis déposé au musée Labenche de Brive en 1952 ».
Lien vers la notice de l’œuvre sur le site Rose Valland : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/mnr/MNR00159?base=%5B%22R%C3%A9cup%C3%A9ration%20artistique%20%28MNR%20Rose-Valland%29%22%5D&image=%5B%22oui%22%5D&mainSearch=%22arcadie%22&last_view=%22mosaic%22&idQuery=%22a72eebc-b8e-aa6-1aa-23e135248a%22
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Paysage aux bergers d'Arcadie
Autrefois attribuée à Vallin, cette œuvre s'apparente à celles de Bidault ou de J.-V. Bertin jeune.