La Forêt - 2012.5.2
Boisecq Simone

Cette sculpture de Simone Boisecq est une édition en résine d'après un original en terre cuite. Son achat, concomitant de celui d'une "Figure totémique" en pierre (inv. 2012.5.1), advient après l'exposition rétrospective consacrée par les musées de Reims, Agen, Limoges, Colmar et Poitiers, en 2011-2012, à l'oeuvre de Simone Boisecq et de son mari, Karl-Jean Longuet.
L'oeuvre du couple de sculpteurs est présenté aux musées de Poitiers dès les années 1980 : en 1987, le musée Sainte-Croix exposait "L'arbre aux enfants" de Longuet, modèle en plâtre de la commande qu'il avait reçue en 1958 pour le groupe scolaire des bénédictins à Limoges (détruit), offert par Simone Boisecq à la Ville de Poitiers (inv. 987.9.1).
En 2003, trois oeuvres de Simone Boisecq avaient été déposées au musée par l'artiste, afin de permettre leur éventuelle acquisition : "L'homme cactus" (bronze, 1957), la "Figure totémique" acquise en 2012 (pierre calcaire, 1972), et "T comme Destin" (bronze, 1988).
L'acquisition des deux sculptures de Simone Boisecq, datées de deux périodes majeures dans son cursus de création et inscrites dans des thématiques croisées récurrentes et essentielles dans ses recherches (arbres et forêts, mythologie personnelle, inspiration totémique, objets sauvages, etc.), complète et renforce les collections de sculpture de la seconde moitié du XXe siècle aux musées de Poitiers, dans une relation dialectique avec les deux oeuvres de Karl-Jean Longuet offertes aux musées : "L'arbre aux enfants" et "La forêt".

" Simone Boisecq, durant ces mêmes années cruciales de l'après-guerre, n'eut pas à suivre le long cheminement de Karl-Jean Longuet [vers l'abstraction]. Elle avait fait dans l'atelier du sculpteur ses premières céramiques, des Orants, exposées en 1952 à la galerie Mai. Devant ces oeuvres modestes, aux formes dépouillées et élémentaires, venues, semble-t-il, de quelque civilisation lointaine et primitive, on ne peut qu'être frappé par la soudaineté de leur surgissement. Sans expérimentations diverses, sans tâtonnements, s'imposent également, comme " venues de nulle part " et avec la même immédiateté, ses premières sculptures en terre cuite, " objets sauvages " aux dires de Henri-Pierre Roché, où s'inscrit toute une mythologie personnelle entre nature et figures totémiques. Comme le confie Simone Boisecq, " on manipule de la terre, la psychologie s'en mêle, l'imagination s'y prend, et la forme surgit ". Ces oeuvres concrètes, au sens arpien du terme, portent, comme celles du sculpteur-poète dadaïste, des titres liés à l'univers : "Le Fruit", vers 1948-1949, "La Forêt", 1952, "l'Arbre", 1952 (très architecturé et marqué par la croix des calvaires bretons), "Coeur", 1953 […]. Toutes, sans aucun contenu descriptif, sont des créations sans rapport avec une réalité visible quelle qu'elle soit (" elles ne sont jamais représentatives, je les qualifie après ", dit l'artiste) ; elles sont le fruit d'une intuition poétique, " et devraient rester anonymes dans le grand atelier de la nature " dirait Arp […].
Si l'on sent aisément le vent libérateur que soufflèrent sans nul doute sur l'art de Karl-Jean Longuet les créations " magiques ", exigeantes et concrètes de Simone Boisecq, il est possible de voir l'ombre de Karl-Jean Longuet sur les sculptures de sa compagne qui fut impressionnée par le sens du métier et des volumes de son aîné. Ils ne firent pas d'oeuvres en duo (…), ils ne partagèrent pas non plus leur atelier. Mais les deux sculpteurs travaillèrent durant plus de trois décennies sous le regard l'un de l'autre.
Ils eurent tous deux un même respect du travail (passant du modelage à la taille directe), une même attention à la matière, une curiosité semblable pour les matériaux nouveaux ainsi qu'une pareille volonté d'aboutir à des formes abstraites et essentielles. Ils ont atteint dans leurs sculptures, même lorsqu'elles sont de très petites dimensions, une monumentalité qui explique que l'un et l'autre artiste (Longuet plus que Boisecq) aient voulu les confronter à l'espace public. Leurs oeuvres toute singulières qu'elles soient, sont définitivement de la même famille. " (Nadine LEHNI, " Entre figuration et abstraction : la voie singulière d'un couple de sculpteurs ", in Karl-Jean Longuet et Simone Boisecq. De la sculpture à la cité rêvée, cat. exp. 2011-2012, pp. 31-32).
" Simone Boisecq réalise également des arbres et des forêts où le végétal se mêle au minéral, selon une arborescence stylisée, hiératique, évoquant les calvaires et les crucifix qui sillonnent la Bretagne. Dans une structure architecturée par un réseau de branches au rythme cassé surmonté du motif de la croix, l'arbre se meut en figure aux bras levés dans le même élan vertical et vital que les premiers orants.
(…) Simone Boisecq figure à partir de 1954 aux Salons de la Jeune sculpture et participe aux expositions collectives aux côtés des sculpteurs les plus importants de son temps (César, Eugène Dodeigne, Etienne-Martin, Emile Gilioli, Alicia Penalba, François Stahly, Isabelle Waldberg, Ossip Zadkine…). Cette période d'activité intense stimulée par cet entourage nourrit sa mythologie où s'esquisse quelquefois, à l'instar de ce qui hante la sculpture contemporaines, la transition vers l'animalité la plus inquiétante. Aux évocations des forêts et des arbres stylisés succèdent des personnages hybrides où légendes et mysticisme se mêlent aux résurgences végétales, portant toujours en eux le sentiment d'une menace permanente… " (Frédérique GOERIG-HERGOTT, " Simone Boisecq, la période 'sauvage' ", ibid., pp. 61 et 64).

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

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Caractéristiques

Numéro d’inventaire
2012.5.2
Domaine
sculpture - arts
Dénomination
sculpture
Titre
La Forêt
Auteur, exécutant
Boisecq Simone - sculpteur
Lieu de création - d'exécution
Paris (Paris, ville) : Paris, Paris (France, Ville)
Date d'exécution
1955
Siècle ou millénaire
2e moitié 20e siècle
Matière
résine
Technique
moulage
Dimensions et formes
H. 118,5 ; l. 80 ; P. 75 cm
Sujet représenté
arbre
Localisation de l'objet
réserves muséales (Poitiers, bât.)
Propriétaire, type de propriété
Poitiers, propriété de la commune
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
achat, 10.12.2012
Service gestionnaire
Musées de la ville de Poitiers et de la Société des Antiquaires de l'Ouest
Précisions administratives
Achat validé par le conseil municipal le 10 décembre 2012 (délibération 2012-0544), avis favorable du Service des musées de France (Blanche Grinbaum-Salgas). Achat à une des filles de l'artiste, Anne Longuet Marx, qui avait reçu l'oeuvre en don de sa mère.

Numéro de dossier d'œuvre

M0852_2012.5.1
Ancienne appartenance
Boisecq Simone - 1955
Longuet-Marx Anne - avant 10.12.2012

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, Musée de la Ville de Poitiers et de la Société des antiquaires de l'Ouest

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